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À la recherche d'un succès

Cinéma du Québec

Publié le 8 décembre 2009
© Le Journal - Michel Côté et Louis-José Houde

Paris | Le cinéma québécois n'a pas connu de réel succès en France depuis C.R.A.Z.Y. C'est la disette. Hier soir, 1981, le film de Ricardo Trogi courtisait les distributeurs français et ce soir, ce sera le grand test pour le film de l'été au Québec, De père en flic.

On sent l'impatience à la délégation du Québec à Paris et chez les dirigeants de la SODEC. Il est temps qu'un film passe la rampe dans les salles parisiennes. Or, De père en flic pourrait casser le mauvais sort.

Et comme le rappelait avec sagesse, hier, Carole Laure, la présidente de la Semaine du cinéma québécois à Paris, «un cinéma qui ne voyage pas, meurt. Pourtant, nos films québécois n'ont jamais été aussi variés et vivants. Il faut que les Français viennent les voir, mais on se bute à un envahisseur, les Américains, qui ont des budgets incroyables. L'argent domine le monde», dit-elle.

Le film de Ricardo Trogi vient d'être vendu en Amérique latine et a reçu un bel accueil en Italie lors d'une récente présentation, en octobre.

Anick Poirier, responsable des ventes chez Séville, parle alors du défi français.

«C'est un travail de longue haleine, mais il ne faut pas se décourager et ça ne veut pas dire que si on ne perce pas la France, l'Europe nous est fermée. Il y a d'autres pays intéressants et intéressés à notre cinéma», exprime cette experte en vente depuis huit ans.


PAROLE AU PUBLIC FRANÇAIS 

Pour mettre toutes les chances de son côté, la productrice de Cinémaginaire, Denise Robert, a utilisé les services d'une firme, Askan, spécialisée dans les visionnements tests auprès du public, pour présenter son film De père en flic au public français. Ils seront 450 personnes à découvrir le film d'Émile Gaudreault, arrivé hier à Paris.

«Si je me fie à ce que j'ai vu à Namur récemment, les gens riaient beaucoup. Je crois que c'est possible», nous confiait-il.

La productrice vedette, très reconnue en France -il s'agit juste de voir le nombre de personnes qui viennent la saluer durant ces journées du cinéma du Québec à Paris- aimerait que De père en flic fasse rire les Français.

«Il y a déjà de l'intérêt. Ça vaut le coup d'essayer et d'y mettre les efforts», dit-elle.

Après avoir vendu les droits de son film De père en flic aux Américains pour une adaptation, Denise Robert espère intéresser un distributeur français et amener son fameux duo, Michel Côté et Louis-José Houde, dans les salles en France.

La productrice du film Coco Chanel, Carole Scotta, un distributeur indépendant qui a une compagnie du nom de Haut et Court, démontre un grand intérêt.

«On va voir. C'est une belle comédie intelligente. Aujourd'hui, accepter de distribuer un film, c'est un investissement de plus de 800 000$, ça vaut le coup d'y réfléchir. Mais je crois que c'est un film qui a un beau potentiel.»


J'AI TUÉ MA MÈRE

Preuve que le marché en France est loin d'être acquis, le film J'ai tué ma mère n'a pas passé la rampe dans les salles en France, même après son succès à Cannes. La sortie en août dernier n'a pas aidé, selon les experts. Le film n'a enregistré que 58 000 entrées, ce qui n'est pas si mal, mais est très loin des attentes.

Le DVD du film J'ai tué ma mère sortait d'ailleurs hier à Paris.

La sortie du film au Canada anglais et aux États-Unis est prévue le 5 février.

Hier, le nouveau président de la Sodec, François Macerola, espérait que cette semaine de flirt avec la France allait permettre de redonner un nouvel élan au cinéma québécois.


Revenue hier à Paris après avoir assisté aux funérailles de Gilles Carle, Carole Laure a rappelé de nouveau à quel point Gilles Carle lui a tout montré et ouvert les portes du milieu du cinéma. «Mais il était tellement malade, c'est aussi une délivrance pour lui», nous a-t-elle confié.

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