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Accueil chaleureux pour Polytechnique

Cannes

Publié le 17 mai 2009
© Dominic Bourget / Alliance Films - Karine Vanasse interprète Valérie dans Polytechnique.

Projeté devant une salle comble, Polytechnique a reçu un accueil chaleureux, aujourd'hui, à sa présentation à la Quinzaine des réalisateurs.

Sans parler d'ovation monstre, on peut dire que les spectateurs ont chaudement applaudi l'oeuvre de Denis Villeneuve, premier des cinq long-métrages québécois sélectionnés à Cannes à prendre l'affiche.

Surtout, les images-chocs du film ont suscité des réactions parmi la foule. Tout près du représentant du Journal de Québec, des dames d'un certain âge sursautaient et se cachaient les visages lorsque retentissaient les coups de feu.

À la sortie, un jeune homme discutant avec ses amis a dit qu'il s'agissait «du meilleur film qu'il avait vu jusqu'à maintenant». Des sons de cloche similaires ont été entendus à la conférence de presse, à laquelle participaient les comédiens Karine Vanasse, Maxim Gaudette, Sébastien Huberdeau et Villeneuve, qui, incidemment, n'a pas eu le courage d'assister à la projection.

«J'étais trop terrorisé pour y aller, trop nerveux. Ce n'est pas par manque de respect. Je pense que ça s'est bien passé si j'en juge à la quantité de gens qui sont à cette conférence de presse», a-t-il dit.

COMME ELEPHANT

Ce qui n'a pas empêché certaines reporters français d'émettre quelques réserves, notamment sur le traitement que Villeneuve a réservé à son sujet.

«J'ai aimé le film. Mais le fait d'avoir vu avant Elephant, de Gus Van Sant (qui raconte aussi une tuerie dans une école et a été primé à Cannes, en 2003), me trouble», a dit un journaliste, qui voyait un peu trop de similitudes entre les deux films.

«Moi aussi, a blagué Villeneuve, avant de souligner qu'il avait adoré l'oeuvre de Van Sant et que la seule manière pour lui de tourner Polytechnique, «c'était de faire comme si Elephant n'avait jamais existé».

«Au départ, nous réfléchissions à plusieurs pistes. Celle-ci nous faisait peur à cause de Van Sant justement. Mais finalement, j'ai abandonné l'idée d'être original à tout prix. J'ai fait le film qui, à mes yeux, avait le plus de sens, malgré l'ombre costaude de Gus Van Sant.»

«Moi, je pense que Polytechnique est différent parce que dans Elephant, les assassins avaient du plaisir à tuer. Ce qui n'est pas le cas dans notre film», a spécifié Maxim Gaudette, qui joue le rôle du tueur.


«CRUEL»

Malgré tout, Denis Villeneuve ne s'attendait absolument pas, principalement à cause d'Elephant, que Polytechnique soit retenu à Cannes. N'empêche, il s'est dit heureux d'y être pour une quatrième fois, lui qui avait remporté le Grand prix du meilleur court-métrage de la Semaine de la critique, l'an dernier.

«Cannes, c'est cruel. J'ai déjà eu trois ou quatre personnes à une conférence de presse et d'autres fois, j'ai gagné des prix.»

«Ce film, a-t-il ajouté, je l'ai fait pour le public québécois. Je ne savais pas qu'il toucherait des gens d'ailleurs.»

 

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