Porté par les nombreuses productions québécoises sélectionnées, le cinéma canadien connaît possiblement le plus important festival de son histoire avec huit films qui seront projetés sur les écrans cannois d'ici au 24 mai.

À elle seule, la Quinzaine des réalisateurs en accueille quatre, Polytechnique (Denis Villeneuve), Carcasses (Denis Côté), J'ai tué ma mère (Xavier Dolan) et Amreeka (Cherien Dabis). The Imaginarium of Doctor Panassus (Terry Gilliam), une coproduction France/ Québec, est présenté en sélection officielle, mais hors compétition et Runaway (Cordell Barker), un film financé par l'ONF, est à la Semaine de la critique.

Tout ceci sans compter la sélection à la section Écrans juniors, qui cible le public jeune, d'Un été sans point ni coup sûr (Francis Leclerc) et de C'est pas moi, je le jure! (Philippe Falardeau).

«C'est une très grosse année. Nous n'en avons jamais eu autant. Parfois, ça peut monter à trois ou quatre avec les coproductions. Ça va attirer l'attention sur notre cinéma», ont commenté Lise Corriveau et Danielle Bélanger, deux chargées de projets chez Téléfilm Canada que le Journal a rencontrées, hier, au pavillon du Canada en marge du Marché du film.

C'est d'ailleurs là le nerf de la guerre pour les compagnies de production et les distributeurs à Cannes. Réussir à vendre ses films et nouer des alliances avec des producteurs étrangers. Pas moins de cinquante-cinq sociétés canadiennes sont d'ailleurs sur la Croisette, cette année.

PLUTÔT L'AN PROCHAIN

Le marché sera-t-il aussi rigoureux en cette ère de crise économique? Sans nier qu'il y a un effet, Lise Corriveau croit que le pire est évité, pour l'instant.

«Au niveau du marché, on s'attend que les montants soient moins élevés pour les ventes. Quant aux inscriptions, elles sont en baisse de 9 %, ce qui n'est pas mal du tout. C'est certain qu'il faut couper dans les dépenses. Certaines grosses compagnies américaines ont coupé leur personnel sur place de moitié. Mais elles sont là quand même.»

Mme Corriveau est plutôt d'avis que si les effets de la crise doivent se faire sentir sur la Croisette, ça sera plutôt pour l'an prochain.

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