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Du comique au tragique

Trois temps après la mort d'Anna- Guylaine Tremblay

Publié le 9 août 2010
© K-Films Amérique - Guylaine Tremblay dans Trois temps après la mort d'Anna.

Adulée du public, Guylaine Tremblay donne l'impression de pouvoir tout jouer en se promenant d'un genre à l'autre avec le plus grand bonheur. De la comédie la plus loufoque à la tragédie la plus intense, comme c'est le cas dans Trois temps après la mort d'Anna, un drame que personne ne voudrait avoir à vivre.

Écrit et réalisé par Catherine Martin, Trois temps après la mort d'Anna, qui prend l'affiche en salles vendredi prochain, nous plonge dans le cauchemar vécu par Françoise, après qu'Anna, sa fille unique, une jeune violoniste à la carrière prometteuse, eut été trouvée morte dans son appartement, assassinée par un inconnu.

Divorcée et vivant seule, Françoise semble accuser le choc, mais en fait, c'est tout son univers qui s'effondre avec la mort de sa fille. Dans l'espoir de trouver le réconfort et de surmonter sa douleur, elle choisit d'aller passer l'hiver loin de la ville, dans la maison ancestrale héritée de sa grand-mère, à Kamouraska...

«C'est la pire affaire qui peut arriver à un être humain», affirme Guylaine Tremblay, sur un ton qui ne laisse aucun doute, même au bout du fil, sur l'émotion ressentie en interprétant Françoise.

«Quand j'ai lu le scénario, j'ai trouvé que c'était d'une grande beauté, mais quand est venu le temps de le jouer, je me suis dit : quelle horreur ! Je ne veux pas avoir à vivre ça! C'est moi qui deviens le corps et l'âme de cette femme-là, ça fait réfléchir.

«Au début des répétitions, j'avais beaucoup de craintes. Tout me ramenait à ma propre condition de mère. Tu ne veux pas imaginer que quelque chose d'aussi épouvantable t'arrive. Tu ne veux pas penser à ça. Ça te rend mal physiquement, c'est comme une espèce de vertige», dit la comédienne, maman de Julianne, 13 ans, et de Marie-Ange, 10 ans.

«J'ai beaucoup parlé avec la réalisatrice et je lui ai dit que je ne pouvais pas lui donner toute l'émotion voulue en répétition. En jeans et en t-shirt, c'était comme si je ne me sentais pas assez protégée, mais je lui ai dit : "T'inquiète pas, quand je serai Françoise, que j'aurai ses costumes, quand j'entendrai «action» devant la caméra, je vais plonger, mais avant c'est difficile"», raconte la comédienne originaire de Petite-Rivière-Saint-François.

CONFIANCE MUTUELLE

«De toute façon, c'est tellement intense que ce n'est pas quelque chose que tu peux répéter dix fois. C'est une grosse descente en introspection, mais Catherine me faisait confiance. On se connaît depuis plusieurs années. Ça fait dix ans qu'on a tourné Mariages, son premier long métrage, et j'étais contente de la retrouver.»

«C'est une cinéaste très originale, qui a quelque chose à dire et un sens de l'image très développé. La nature est très importante dans ses films. Au début de Trois temps après la mort d'Anna, Françoise est figée dans la douleur comme un bloc de glace en hiver, mais on s'en va vers le printemps. On connaît la force de la nature, la puissance de la vie.

«Le film débouche sur l'espoir, pas un espoir hollywoodien comme dans les blockbusters, mais sur l'espoir», poursuit la comédienne, ajoutant que le plongeon dans la tragédie était d'autant plus grand qu'elle était seule devant la caméra pendant les trois premières semaines du tournage, avant que le comédien François Papineau ne la rejoigne sur le plateau et dans l'histoire... 

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