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La fine ligne entre le drame et la comédie

Route 132

Publié le 13 septembre 2010
©Agence QMI/Cédric Bélanger - François Papineau, Louis Bélanger et Alexis Martin à la fête pour Route 132 à Toronto.

TORONTO - Louis Bélanger carbure aux défis et il s'en est donné tout un en insérant de la comédie dans son film Route 132, dont le scénario s'appuie sur le désespoir d'un père dont le fils de cinq ans vient de mourir.

«Pendant qu'on écrivait, Alexis (Martin, le coscénariste et acteur dans le film) et moi, on se questionnait. Est-ce que les gens sont prêts à recevoir ce genre de proposition cinématographique? Je disais toujours à Alexis que l'humour est une façon de garder une certaine dignité. On rit de notre malheur. Il n'y aurait pas autant d'humoristes au Québec autrement», dit le réalisateur, rencontré à Toronto, où son film était projeté hier.

«Au théâtre, poursuit Bélanger, ça existe ces ruptures de ton. Mais moins au cinéma. Et je disais à Alexis qu'il fallait le faire, essayer de nouvelles choses, sinon on refait toujours les mêmes recettes. Moi, ça ne m'intéresse pas. Je veux des défis.»

«Les gens sont peu habitués à voir ce contraste alors que la vie est faite comme ça. Quelqu'un qui va arriver en faisant une blague pendant que quelqu'un pleure à côté, ça arrive tout le temps. On dirait que dans la dramaturgie, on n'ose pas le faire. C'est un peu tabou», ajoute l'acteur François Papineau, qui joue le rôle du papa en deuil.

GARE À LA CARTE POSTALE

Louis Bélanger s'est aussi aventuré sur des sentiers peu battus auparavant en campant son histoire dans le Bas-Saint-Laurent, principalement dans la région de Kamouraska et de Rivière-du-Loup. L'idée est venue d'Alexis Martin, qui passait ses vacances à Saint-André quand il était gamin.

«J'avais le goût de montrer cette région, qu'on ne voit pas si souvent que ça au cinéma. Je trouve qu'il y a des belles images à faire et de beaux villages», dit-il.

Bélanger, qui a traversé le secteur, dans sa jeunesse, à moto, a été charmé au point où il aurait voulu tout filmer.

«Je trouvais que c'était beau partout. Tout le temps. J'ai dit au directeur photo qu'il fallait faire attention et ne pas faire une carte postale idyllique. Ne pas projeter que ce ne sont que des beaux couchers de soleil et que le matin on entend les oiseaux chanter. Il pleut aussi, il y a des gens qui travaillent dans les champs et c'est dur.»


PAS DES SAUVAGES

Visuellement, l'expérience a été concluante. Elle l'a été aussi auprès des Bas-laurentiens, qui ont apprécié le passage tout en douceur de l'équipe de tournage.

«J'ai reçu un email d'une fille de Kamouraska qui me disait: vous avez été ici pendant un mois et demi et vous n'avez pas écoeuré le village. Nous n'avons pas été sauvages, bloqué les rues ni traversé le village à 80 km/h. C'est plaisant, on sait vivre et quand une autre équipe de tournage va arriver là-bas, ils ne seront pas brûlés.» 

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