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La poésie fantaisiste d'André Forcier

Sur le plateau de Coteau rouge

Publié le 9 octobre 2010
©Rémy Boily - Roy Dupuis et Céline Bonnier sur le plateau de tournage de Coteau rouge

Treizième étage d'un immeuble à Longueuil donnant sur le centre-ville de Montréal. Donald Pilon est en grande conversation avec Roy Dupuis et Céline Bonnier. «Coupez! Donald, peux-tu me jouer ça un peu plus western?», demande le réalisateur André Forcier. Bienvenue sur le plateau de tournage de Coteau Rouge.

Pourquoi un film sur Coteau rouge, le nom d'un ancien chemin et secteur de Longueuil? «C'est le quartier où j'habite, répond le réalisateur, qui a même tourné quelques scènes dans sa propre maison et celle de son voisin. C'est le quartier ouvrier de Longueuil. Ils ont changé le nom pour le boulevard Sainte-Foy en 1957 parce que la rue avait une mauvaise connotation. Les anciens du coin l'appellent encore Coteau rouge. J'aime ce nom-là.»

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Très coopérative avec l'équipe de tournage, la Ville de Longueuil a ouvert toutes grandes ses portes à la production, en mettant même à sa disposition le service d'incendie, qui a supervisé certaines cascades dans l'eau. «J'étais cassé pour ce film, donc j'étais conscrit pour rester chez moi, explique le réalisateur. Je me suis dit que j'allais tourner un film qui se passe dans mon quartier. C'est comme ça qu'est née l'idée.»

Budget minime

Pour ce long métrage, dont le tournage de 21 jours se finira vers le 13 octobre (sortie prévue pour la fin juin 2011), le cinéaste n'a bénéficié que de 1 250 000 $ de budget, le même que pour son film précédent, Je me souviens . Il n'y a qu'en 2005, avec Les États-Unis d'Albert , que Forcier avait pu se desserrer légèrement la ceinture, avec un budget de 5 millions, gracieuseté d'une aide de la France et de la Suisse.

Malgré le manque d'argent, la distribution comprend de gros noms avec Mario Saint-Amand, Gaston Lepage et Paolo Noël, en plus de Donald, Roy et Céline. «Tous les acteurs ont accepté de recevoir le même salaire, mentionne Mario Saint-Amand. C'est dire à quel point on aime tourner avec Marc-André.»

Avec des films comme L'eau chaude, l'eau frette , Kalamazoo , Le vent du Wyoming , La comtesse de Bâton Rouge et Je me souviens, Marc-André Forcier, de son vrai nom, s'est taillé une place parmi les réalisateurs les plus originaux, distinctifs et reconnus de sa profession.

Comme Fellini

«Marc-André est un de nos grands cinéastes, par la richesse de son écriture, mentionne Roy Dupuis, entre deux bouchées à l'heure du souper. Ce sont des cinéastes qui sont assez rares aujourd'hui. Pour expliquer un film de Marc-André Forcier, il faut connaître son oeuvre, un peu comme Fellini et Hitchcock. Son cinéma survit longtemps. Il fait des festivals et voyage à travers le monde. On peut revoir du Marc-André Forcier et ça ne vieillit pas.»

«Les films de Forcier, c'est de la poésie fantaisiste cinématographique. Ce sont des personnages qu'on ne peut pas jouer ailleurs», dit Céline Bonnier, qui en est à son quatrième film avec le réalisateur. «L'intelligence de Forcier, c'est d'aller dans ce qui existe pour vrai et de tisser à l'intérieur de ça des univers complètement fous, ajoute Mario Saint-Amand. C'est un univers crédible qui se tient tout le temps.»

Synopsis:

Les Blanchard sont une famille de la classe ouvrière qui habite Coteau rouge. Ils essaient de garder leur intégrité lorsqu'un développeur immobilier, Éric Miljours (Roy Dupuis), annonce qu'il veut détruire les maisons du quartier pour en faire des condos. Pendant ce temps, la femme de Miljours, Hélène (Céline Bonnier), demande à sa propre mère, Micheline (Louise Laparé), d'agir comme mère porteuse, car elle ne peut avoir d'enfant.

Ajoutez à cela un esturgeon géant qui «nettoie» les déchets dans le fleuve et vous vous retrouvez avec une histoire éclatée comme seul Marc-André Forcier sait en écrire.
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