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Le Québec lui doit beaucoup

Gilles Carle

Publié le 7 décembre 2009
© Photo QMI - Gilles Carle

Cinéaste prolifique, innovateur, et souvent provocant, Gilles Carle a rarement fait l'unanimité de son vivant. Mais hier, politiciens, comédiens, intellectuels et artisans étaient unanimes à louanger son talent, sa vision, son importance.

Et chacun, semble-t-il, tenait à interpréter l'oeuvre du réalisateur de Maria Chapdelaine, de La vie heureuse de Léopold Z ou du film Les Plouffe, à la lumière de son propre agenda.

Le leader du Bloc québécois, Gilles Duceppe, a comparé Gilles Carle au réalisateur suédois Ingmar Bergman -- «tous deux fondateurs du cinéma de nations de taille à peu près comparable».

Le député péquiste Pierre Curzi, qui a joué sous la direction de Carle, parle «d'un libérateur de la nation. Il nous a donné les clés de notre destin».

Le gros de l'oeuvre de Gilles Carle date des années 1970 et 1980, une époque où plusieurs artistes étaient carrément engagés derrière le Parti québécois.

S'approprier son oeuvre

Hier, les libéraux ont aussi tenté de s'approprier l'oeuvre de Carle. «Il aura reflété un Québec naissant (...) Il fut un des fondateurs du Québec moderne», dit le premier ministre Jean Charest.

«Si notre cinéma, aujourd'hui, a un retentissement aussi grand sur la scène internationale, on le lui doit beaucoup», a renchéri la ministre de la Culture, Christine St-Pierre.

Du pays de son enfance, Maniwaki, au nord-ouest de Montréal, Gilles Carle a déjà dit : «Nous étions tous des cow-boys sans chevaux.» Mais c'est son sang indien, son statut de métis, qu'ont célébré Roméo Saganash et la poète Joséphine Bacon.

Le maire de Montréal, Gérald Tremblay, a admis, candidement, n'avoir pas bien connu Gilles Carle. Mais qu'importe : «Si Montréal est une ville de créateurs comme elle l'est aujourd'hui, c'est un peu grâce à Gilles Carle.»

Discours improvisé

Personne n'avait invité le sculpteur Armand Vaillancourt à prendre la parole, mais il a pris le micro à la fin de la cérémonie. Dans un discours manifestement improvisé, il a, «au nom de Gilles Carle», souligné «le grand besoin de faire l'indépendance» et il a aussi réclamé de M. Charest une enquête sur le crime organisé.

Ce sont ces «tentatives de récupération bourgeoise» qui l'ont poussé à faire sa déclaration a dit, plus tard, l'artiste aux longs cheveux blancs.

 

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