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Le révolutionnaire de la métropole

Le Trotski - Jacob Tierney

Publié le 10 mai 2010
© Courtoisie - Jay Baruchel dans le film Le Trotski
Le célèbre révolutionnaire soviétique Léon Trotski reprend vie sous les traits d'un adolescent de l'ouest de l'île de Montréal convaincu d'en être la réincarnation dans Le Trotski, deuxième long métrage de Jacob Tierney que le réalisateur anglo-québécois présente comme «une lettre d'amour» à sa ville natale.

Même si la grande majorité des noms qui apparaissent au générique ne diront pas grand-chose au cinéphile québécois moyen, Le Trotski a été en grande partie pensé, conçu et joué par des Montréalais, tous fiers d'avoir tourné ce film dans leur ville.

Anne-Marie Cadieux est certes la plus connue du lot, mais on retrouve aussi Jay Baruchel, Emily Hampshire, des natifs de Montréal qui ont une carrière florissante aux États-Unis, et même Ben Mulroney, qui fait un court caméo.

«J'espère que le public va voir ce film comme moi, soit une lettre d'amour à Montréal, une ville que j'adore», dit Jacob Tierney, qui a grandi dans Notre-Dame-de-Grâce et qui a fait ses débuts comme réalisateur avec Twist , en 2003.

«C'est un peu mon Montréal, celui où j'ai grandi dans l'ouest que je montre dans Le Trotski», confie-t-il.

UN CAMARADE À AVOIR

Il y a presque dix ans que Tierney a imaginé cette histoire d'adolescent se prenant pour Trotski et qui tente d'implanter un syndicat étudiant dans l'école secondaire publique où l'a envoyé son père, pour le punir d'avoir mis sur pied une grève de la faim dans l'usine dont il est le propriétaire.

En parallèle, Léon Bronstein (le nom réel du personnage et aussi le véritable nom de Trotski) tentera de convaincre Alexandra, une universitaire de dix ans son aînée, de l'épouser, tout comme le vrai Léon Trotski, qui avait comme épouse une Alexandra à qui il concédait dix ans.

«À l'école secondaire, se remémore le cinéaste, j'ai beaucoup lu sur Léon Trotski. J'ai apprécié son histoire. Et je voulais faire un film qui se déroule dans une école secondaire, un film progressiste qui montre l'enthousiasme des jeunes. Après réflexion, j'ai vu que ces deux angles pouvaient former une seule histoire», dit celui qui avoue avoir aussi eu son côté révolutionnaire.

«Ça m'intéressait, mais je n'étais pas un adolescent comme Léon qui a de grands idéaux. J'aurais aimé l'être, mais ce n'était pas le cas. Je ne me suis inspiré de personne en particulier pour créer ce personnage. C'est simplement quelqu'un que j'aurais aimé connaître à l'école.»

DÉJÀ PRIMÉ

Même s'il n'est projeté que la semaine prochaine dans les salles de cinéma québécoises, Le Trotski a déjà attiré considérablement l'attention, ayant remporté de nombreux prix dans les festivals auxquels il a participé depuis un an, dont celui du public, au prestigieux Festival de Tokyo.

«Pour un producteur, c'est le meilleur prix imaginable», se réjouit Kevin Tierney, père de Jacob, qui a accepté de produire le film de son fils «parce que je voulais faire une comédie et que c'était la plus originale sur mon bureau».

Réaliste, Kevin Tierney n'escompte pas un succès aussi retentissant qu'avec Bon Cop Bad Cop , qu'il avait aussi produit, mais il croit que Le Trotski saura séduire par son originalité.

«Je peux imaginer que quelqu'un n'aime pas le film. Il est con, mais je peux l'imaginer. Mais même quelqu'un qui ne l'aime pas pourra dire que c'est un scénario intelligent, ce qui n'est habituellement pas le point fort des films qui s'adressent aux jeunes.»
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