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Message de M. Alain Juppé à Éléphant

Cinéma du Québec à Paris

Publié le 21 novembre 2011
Alain Juppé, ministre d'État, ministre des Affaires étrangères et européennes, a enregistré un message qui soulignait le troisième anniversaire d'Éléphant.

M. Alain Juppé, ministre d'État, ministre des Affaires étrangères et européennes, avait accepté la présidence d'honneur de l'événement Éléphant à l'occasion de la semaine Cinéma du Québec à Paris.

Comme les Affaires étrangères l'ont appelé en Turquie la veille même de l'événement, il n'a pu être présent, mais il a enregistré un message qui a été diffusé au début du cocktail au Forum des Images, après la projection très remarquée du film Le matou de Jean Beaudin. En voici la transcription:

«Lorsque j'ai accepté la présidence d'honneur de cet événement Éléphant, mémoire du cinéma québécois, je craignais bien, par les temps qui courent, que quelque affaire d'État pourrait me forcer à ne pas être des vôtres. C'est ce qui se produit et qui m'empêche de célébrer avec vous le troisième anniversaire d'Éléphant, cette vaste entreprise qui permet grâce au numérique de rendre de nouveau disponible pour les cinéphiles le patrimoine cinématographique québécois et celui des coproductions France-Canada.

Il est intéressant de noter que pareille initiative dont on pourrait s'attendre à ce qu'elle vienne de l'État est financée au Québec par l'entreprise privée, grâce au mécénat de Quebecor dont je veux saluer la présence parmi vous de Pierre Karl Péladeau, son président et chef de la direction et l'initiateur d'Éléphant.

Pierre Karl Péladeau a opté pour cette philanthropie, il y a trois ans, et à ce jour près de 150 longs métrages québécois ont été numérisés en haute définition et restaurés et surtout ils ont été déposés sur une plateforme de vidéo à demande où ils sont accessibles au public 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.

À une époque où tous les pays producteurs de cinéma s'inquiètent avec raison de la conservation de leur patrimoine cinématographique, à un moment où notre gouvernement initie toutes sortes de mesures en ce sens, il y aurait peut-être un exemple à tirer du travail d'Éléphant, mémoire du cinéma québécois, celui de ne pas attendre d'avoir toutes les réponses aux interrogations que pose le numérique, mais plutôt de profiter immédiatement de ses avancées technologiques pour faire revivre un patrimoine extrêmement riche, devenu à peu près inaccessible.

Le patrimoine cinématographique francophone doit absolument bâtir sa place sur les nouvelles platesformes, il en va de la survie de la culture française. Le travail est colossal, les sommes à dépenser sont considérables, mais il y a de plus petits pays qui trouvent des solutions astucieuses et efficaces. Est-ce possible d'imaginer des points de convergence? Des niveaux de collaboration?

Voilà sûrement des questions qui se posent après cet événement Éléphant que j'aurais souhaité présider, car je suis bien au fait de l'histoire de ce projet, mais si le patrimoine demeure un souci, l'avenir du pays, notre avenir à tous, est aussi un sujet très préoccupant, si urgent même qu'il ne me permet pas d'être avec vous. Je le regrette.»

Alain Juppé

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