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Pas de concession pour le cinéma

5150, rue des Ormes

Publié le 5 octobre 2009
© Alliance Vivafilm - Le réalisateur Éric Tessier et le scénariste Patrick Sénécal

«Jamais l'écriture de mes romans ne sera influencée par le fait que ça pourrait devenir un film. Il ne faut pas que je pense à ça parce qu'on est tellement libre quand on fait un roman, on peut tellement faire ce qu'on veut, contrairement au cinéma où il y a des contraintes, que ce serait bête que je me prive de ce plaisir-là», dit le Drummondvillois, qui verra aussi Les sept jours du talion prendre l'affiche, en 2010.


Satisfait du travail d'Éric Tessier, avec qui il collaborait pour la deuxième fois (Sur le seuil, en 2003), Senécal a vanté la distribution, s'attardant notamment à Sonia Vachon et Mylène St-Sauveur, qui joue Michelle, l'adolescente de Beaulieu, qui espère la voir suivre ses traces.

«Elle était parfaite pour ce rôle. Il fallait qu'elle dégage la complicité avec son père, il fallait qu'elle ait l'air parfois attendrie. Mais il fallait aussi une belle fille qui avait l'air dangereuse sans qu'elle ressemble à une psychopathe. Je sais que les fans du livre attendent avec impatience Michelle. Ils tripent tous sur elle. Je pense qu'ils ne seront pas déçus.»


TROUBLANTE COÏNCIDENCE

Dans 5150, rue des Ormes, le personnage de Jacques Beaulieu se construit un jeu d'échecs avec les cadavres des individus qu'il a assassinés, idée complètement folle qui ne peut avoir germé que dans l'imaginaire d'un écrivain un peu craqué, direz-vous? Erreur!

Il y a cinq ou six mois, quelques personnes m'ont envoyé des liens d'un journal européen dans lequel on parlait d'un Russe qui avait tué des gens et qui était en train de faire un jeu d'échecs avec leurs cadavres dans son sous-sol.

C'est arrivé bien après l'écriture du roman, qui date de 1994, et après le tournage du film. Ça m'étonnerait que le type se soit inspiré de mon roman, d'autant plus qu'ils ne sont pas traduits en russe», rigole l'auteur.

«Je suis resté surpris, ajoute-t-il, mais en même temps, ça fait deux ou trois fois que je vois arriver des trucs épouvantables. Souvent, les gens me disent que ça ne se peut pas ce qui arrive dans mes romans. Mais la réalité est pire que ça. Peu importe ce qu'on va inventer.»

Marc-André Grondin: l'adresse de retour

Après une absence de trois ans, Marc- André Grondin fait son grand retour sur les écrans québécois en interprétant un cégépien kidnappé par une famille menée par un psychopathe dans 5150, rue des Ormes.

Porté aux nues pour son jeu dans C.R.A.Z.Y. en 2006, Grondin a depuis enfilé les contrats en France, où il a même remporté, en février, le César du meilleur espoir masculin pour son rôle dans Le premier jour du reste de ta vie. N'empêche, l'acteur de 25 ans était heureux de tourner de nouveau au Québec.

«Ça m'a manqué de tourner à Montréal, de rentrer le soir à la maison, d'être dans mon lit. J'aime passer du temps chez moi», dit celui qui explique son absence des écrans de la belle province par le fait qu'il ne reçoit tout simplement pas assez d'offres.

«Il n'y a pas énormément de projets, explique-t-il. En plus, je suis dans une catégorie d'âge pas évidente. Je suis trop vieux pour faire l'enfant de quelqu'un, trop jeune pour faire le père de quelqu'un. Je suis dans une zone grise. Dans la plupart des films, ce sont des gens de 30 à 40 ans. Il y a beaucoup moins de rôles pour quelqu'un de mon âge, contrairement à la France.»


ON JASE HOCKEY

On peut donc imaginer que Marc-André Grondin n'a pas hésité une seconde à accepter l'offre d'Éric Tessier de tenir l'un des quatre rôles principaux du film.

«Je trouvais que l'histoire était cool. Il y a des éléments vraiment tripants dedans. C'est un genre différent et j'avais envie de tourner au Québec. J'ai parlé avec Éric au téléphone après avoir lu le scénario. C'est important d'avoir envie de tourner avec le réalisateur. Quand on passe seize heures par jour avec quelqu'un, vaut mieux bien s'entendre avec lui», signale Grondin, qui a rapidement développé une belle complicité avec Normand D'Amour, qui joue Beaulieu, son tortionnaire.

«Quand j'ai entendu Normand dire les trois premières phrases à la lecture, je me suis dit que ça allait être facile, un plaisir. Il était tellement juste. Il a fait un bon travail.» Les deux acteurs se sont entendus comme larrons en foire sur le plateau.

«Il avait ses mains autour de mon cou, sur le bord de m'étrangler, et on parlait encore de hockey. Pendant que ça disait 3-2-1 action, on jasait des Canadiens. C'est comme ça que j'aime travailler. Je ne suis pas le genre à me prendre au sérieux. Surtout quand on fait des trucs intenses comme ça.»


LA FOLIE PAR LES ÉCHECS

Dans le film, Yannick, son personnage, se fait proposer un marché par Beaulieu. S'il le bat aux échecs (il n'a jamais perdu), il le laisse partir. Yannick n'y arrive cependant pas et, au moment où il se voit offrir l'occasion de s'échapper sur un plateau d'argent, il préfère retourner dans sa prison, obsédé qu'il est de vaincre son adversaire.

«C'est quelqu'un qui juge la folie de quelqu'un d'autre, qui essaye de ne pas tomber dedans, mais en même temps, il tombe dans sa propre folie à lui. Je ne crois pas qu'à la fin, Yannick soit obsédé par le bien et le mal. En fait, il est obsédé par la victoire. Il veut juste battre Beaulieu et il ne le fera jamais», analyse l'acteur qui, incidemment, n'a pas non plus réussi à battre Normand D'Amour hors du champ de la caméra.

«On a joué une fois sur le plateau, Normand et moi, et il m'a mis échec et mat en deux minutes.»

 

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