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Pascale Bussières et Luc Picard à la ferme

Tournage de Marécages

Publié le 3 août 2010
© Pascale M. Lévesque - Le réalisateur Guy Édoin et Pascale Bussières

Une petite virée en campagne s'est imposée lundi dernier, le réalisateur et scénariste Guy Édoin conviant les médias à la ferme laitière familiale à Bedford, là où se tourne actuellement son tout premier long métrage, Marécages. En raison d'un orage prévu en milieu d'après-midi, Pascale Bussières, Luc Picard, Gabriel Maillé et leur chef d'orchestre ont dû écourter les séances d'entrevue pour poursuivre le tournage extérieur. Ils ont tout de même pris quelques minutes de leur précieux temps pour aborder le sujet.

Le synopsis tient en deux phrases : «Sur une ferme laitière des Cantons de l'Est, alors que la sécheresse sévit et que les terres se dessèchent, un drame viendra bouleverser la vie de la famille Santerre. Confrontés les uns aux autres, ils devront apprendre à se pardonner.»

Le réalisateur, qui souhaite protéger son intrigue, a refusé d'en dévoiler davantage : «J'aime arriver au cinéma et être surpris. Je travaille toujours comme si c'était moi le spectateur.»

Pascale Bussières, qui campe le rôle de Marie, la mère de famille, s'est pour sa part faite un peu moins avare de détails. «Marie tient cette ferme avec son mari et son fils, Simon. Nous comprenons assez vite qu'ils ont perdu un autre garçon, mort noyé, que Simon n'a pu sauver. Il y a cette particulière tension entre les trois. Comme un malheur n'arrive jamais seul, il y aura un enchaînement d'événements, et la vie va devenir de plus en plus lourde.»

Elle en convient, le scénario a sa part de tragédie : «La mère va entrer dans un climat laconique de quasi folie. Simon va mener sa petite affaire jusqu'à la fin, où il pose un geste d'amour magnifique pour sauver sa vie. Ça tient de la tragédie grecque, avec ces impasses émotives où la seule rédemption, c'est la mort ou le sacrifice. C'est plus grand que nature et pourtant, c'est très plausible.»

Il faut souligner que Guy, qui y aborde le monde rural, l'identité sexuelle, la famille et la dureté du monde agricole, est en terrain plutôt connu. «Nous sommes dans une fiction réaliste parfois près du documentaire. Nous tournons sur la ferme de mes parents et dans la maison où j'ai été élevé. C'est un gros trip familial mais sans l'apport de ma famille, ce film ne pourrait pas se faire. Notre budget, qui est de 2,9 millions - c'est très bien pour un premier métrage - est tellement petit versus nos ambitions. Nous faisons des miracles.»

En contrôle du plateau

Si Guy, âgé de 29 ans, signe son premier film, il n'a toutefois pas manqué d'impressionner ses têtes d'affiche. «Il a fait quelques courts métrages bien maîtrisés. Je n'ai pas l'impression d'être avec un débutant. Il maîtrise les plans séquences, ce que les acteurs adorent, parce que ça leur laisse le temps de jouer. Ça prend de l'audace. Et c'est tourné en cinémascope. Nous sommes vraiment dans la grandeur de la nature immuable, qui va toujours nous ramener dans son cycle, quoi qu'il arrive», a précisé Pascale. 

 «Il y a quelque chose de très animal dans le scénario. C'est une course contre la montre pour survivre chaque jour. Je n'ai jamais vu la ferme tournée ainsi», a souligné Luc Picard, qui incarne le rôle du père, Jean.

Dans la peau de Simon, le jeune Gabriel Maillé, âgé d'à peine 14 ans, s'est quant à lui dit à la fois choyé de tourner en compagnie de grands noms et de découvrir un nouvel univers : «En lisant le scénario et en voyant le personnage, je me suis dit que c'était une belle opportunité d'aller vivre une expérience sur une ferme.»

De la campagne à la ville

Dans un tout autre ordre d'idées, Guy travaille déjà à un deuxième projet de long métrage, intitulé Ville-Marie. «Ça fait dix ans que j'habite Montréal. Je n'aurais pas pu faire un film urbain à 20 ans, alors que j'arrivais de la campagne. Je pense avoir le recul nécessaire pour maintenant en parler.» 

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