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Secret de famille

Publié le 19 juin 2017
Bernard Fougères - Paul Doucet
Pour son troisième film, L'amour, le cinéaste québécois Marc Bisaillon s'est inspiré de l'histoire vraie de Stephen Marshall, ce jeune homme de la Nouvelle-Écosse qui avait fait les manchettes il y a une dizaine d'années, en assassinant deux prédateurs sexuels fichés dans les registres du Maine. Le Journal a visité le plateau de tournage du film plus tôt cette semaine.

C'est dans un centre funéraire de la Rive-Sud de Montréal qu'on rencontre l'équipe de tournage de L'amour (titre de travail). Comme il l'avait fait pour ses deux premiers films (La vérité et La lâcheté), le réalisateur Marc Bisaillon a puisé dans une histoire vraie pour aborder un thème qui revient constamment dans son oeuvre: le silence coupable.

Construit comme un suspense psychologique, L'amour raconte l'histoire d'un jeune homme en apparence doux et introverti (campé par Pierre-Luc ­Lafontaine) qui commet un geste ­irréparable lors d'une visite chez son père (Paul Doucet), qui habite dans le Maine depuis une quinzaine d'années. Fanny Mallette joue le rôle de la mère du personnage principal.

«Ils ont un passé et un secret de famille qu'on va finir par découvrir», indique Paul Doucet sans vouloir trop révéler d'indices sur l'intrigue du film.

«Les secrets de famille, c'est un peu le thème de l'oeuvre de Marc (Bisaillon). Et c'est mon personnage qui est porteur de ce secret-là.»

L'amour est le troisième volet d'une trilogie que Marc Bisaillon a amorcée avec La lâcheté (en 2007) et La vérité­­­ (en 2011). Alors que le premier film traitait du silence du témoin d'un crime, le second mettait en scène deux ados qui doivent vivre avec un crime sur la conscience.

«Avec L'amour, j'aborde cette fois-ci la thématique en partant du point de vue de la victime d'un crime», souligne le cinéaste.

Même si L'amour s'inscrit dans la lignée du travail précédent de Bisaillon, Paul Doucet n'a pas senti le besoin d'aller voir les autres films du cinéaste.

«Je n'ai pas senti que c'était nécessaire, indique l'acteur. Tout est parti du scénario et de la rencontre que j'ai eue avec Marc. Déjà, quand il m'a approché il y a plus de cinq ans, il avait tout son casting en tête. C'était simple et limpide pour lui. D'ailleurs, pendant toutes les années­­­ où il peaufinait son scénario, Marc est resté fidèle à son choix d'acteurs initial. Il recherchait quelque chose de très naturel dans le jeu.»

Pour Bisaillon, le choix de Paul Doucet pour le rôle du père du personnage principal s'est rapidement imposé.

«J'ai tout de suite pensé à lui parce que pour moi, il est parfait pour incarner l'homme de la rue, explique le réalisateur. C'est la première fois que je travaille avec lui et je dois dire que c'est un acteur exceptionnel. Il comprend bien le personnage et parfois, je n'ai rien à faire pour le diriger tellement il travaille bien et vite.»

Des rôles variés

Très présent au cinéma et à la télévision, Paul Doucet se réjouit de la variété des rôles qu'on lui offre. Il peut jouer autant dans des comédies populaires comme Les 3 P'tits Cochons 2 que dans des drames d'auteurs­­­, comme récemment La chasse au collet ou Early Winter.

«J'ai la chance de me faire offrir des rôles différents, que ce soit pour le cinéma grand public ou les films d'auteur, analyse l'acteur.

«Je me considère comme privilégié parce qu'il y a plein de bons acteurs qui se retrouvent souvent à devoir jouer les mêmes rôles de film en film. Le "type casting" est un piège pour plusieurs acteurs et je crois avoir réussi à ne pas tomber dedans. Tant à la télé qu'au cinéma, on me propose des personnages qui me permettent d'explorer des zones différentes d'une fois à l'autre. Je crois que cela s'explique par le fait qu'on m'offre rarement le personnage principal d'un film. On pense à moi pour des personnages secondaires qui gravitent autour du héros, et c'est souvent ce genre de rôles qui sont les plus variés. Ça me convient parfaitement.»
 
Le tournage de L'amour se ­poursuivra jusqu'au 22 juin. Le long métrage devrait prendre l'affiche en 2018.
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