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Xavier Dolan remporte le César du meilleur réalisateur

Publié le 25 février 2017
Agence QMI / AFP - Xavier Dolan
A seulement 27 ans et six films à son actif, le Québécois Xavier Dolan, qui a remporté vendredi soir le César du meilleur réalisateur, s'est taillé une place bien à lui sur la planète du cinéma mondial.

Juste la fin du monde, un huis clos familial sur le mode hystérique avec une pléiade de stars françaises (Marion Cotillard, Léa Seydoux, Nathalie Baye, Gaspard Ulliel, Vincent Cassel) lui a déjà valu le Grand Prix du Festival de Cannes 2016. Il a depuis réalisé plus d'un million d'entrées en France.

Son film a également remporté les César du meilleur acteur pour Gaspard Ulliel et celui du meilleur montage. Absent de la cérémonie, Gaspard Ulliel a rendu hommage «au regard» que pose le réalisateur sur les comédiens «qui n'a pas d'équivalent», dans un message lu par un Xavier Dolan, très ému.


«Il paraît que les histoires de cinéma sont celles qui au début ne laissent pas présager de la fin. N'est-ce pas la raison d'être de cette vie sur grand écran, que vous soyez acteur ou spectateur, la fin d'un film ne sera jamais la fin d'un monde, mais la promesse d'un monde à venir», a déclaré Xavier Dolan.

Cet enfant chéri du cinéma québécois - nervosité à fleur de peau et répartie plutôt vive - semble avoir un appétit sans limite, prêt à relever sans cesse de nouveaux défis. 

Touche-à-tout du cinéma - acteur, doubleur, scénariste, monteur -, il est aujourd'hui embarqué dans son septième long métrage, le premier en anglais, The Death and Life of John F. Donovan. Avec un casting de stars, Jessica Chastain, Kit Harington ou Natalie Portman, il sort de l'univers intimiste familial de ses oeuvres précédentes.

Les rapports mère-fils et les amours impossibles dans des contextes dramatiques sont les thèmes de prédilection de ce cinéaste intense, dont les oeuvres sont régulièrement sélectionnées dans les festivals.

Au plus près de ses personnages, il signe des films souvent très colorés, à la mise en scène très maîtrisée, avec des plans parfois tournés au ralenti, accompagnés d'une bande-son très présente.

UN HABITUÉ DE CANNES

Cet autodidacte qui aime les mots et la poésie, admirateur de Cocteau, a arrêté l'école à 17 ans. Il a eu une enfance marquée par l'absence du père, un acteur et chanteur d'origine égyptienne.

Très jeune, il commence sa carrière sur les plateaux en tournant des publicités pour une chaîne de pharmacie. Au début des années 2000, il a doublé pour le Québec le personnage de Ron Weasley, le meilleur ami d'Harry Potter. 

Faute de bailleur de fonds, il autoproduit son premier long métrage, J'ai tué ma mère, dont il a écrit le scénario à 16 ans et dans lequel il joue. 

Cette oeuvre qu'il a décrite comme «son film le plus personnel», avec son actrice fétiche, la Québécoise Anne Dorval, a été présenté à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes en 2009. Il y décrit une douloureuse relation entre un fils et sa mère à travers le prisme de l'adolescence.

Dolan n'a que 20 ans et Cannes vient de découvrir le jeune prodige -tignasse bouclée, ongles rongés, corps tatoué.

L'année suivante, il est à nouveau à Cannes pour Les Amours imaginaires. Après avoir tourné Laurence anyways, difficile sujet sur un transgenre (interprété par Melvil Poupaud), il présente Tom à la ferme en 2013 à la Mostra de Venise.

Pour Mommy, l'histoire d'une mère et de son fils bipolaire, impulsif et violent, acclamée par la critique et le public, le jeune Dolan partage le Prix du jury à Cannes en 2014 avec le vétéran du cinéma, Jean-Luc Godard. 

«C'est le film dont je suis le plus fier», confiait alors à l'AFP le prodige québécois, qui nourrissait «tous les espoirs» pour la Palme d'or. Espoir déçu pour celui qui rêvait «d'être le plus jeune cinéaste palmé».

Ce film lui a valu également le César du meilleur film étranger en 2015. 

Hyperactif, le natif de Montréal a aussi trouvé le temps en 2015 de réaliser le clip vidéo du titre Hello de la chanteuse britannique Adele, visionné près de 1,5 milliard de fois.

«Je pense que tout est possible à qui rêve, ose, travaille et n'abandonne jamais», déclarait-il, il y a trois ans.
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