
Jean-Michel Anctil fait tout un plongeon dans le monde du cinéma avec sa performance de chef de motard dans la comédie policière De père en flic.
De Priscilla à Mom Boucher, l'humoriste obtient sa première carte de visite grâce à l'instinct de la productrice Denise Robert et au talent du réalisateur Émile Gaudreault.
Pour ce premier rôle au cinéma, Jean-Michel Anctil s'est rasé la tête, fait pousser une moustache et a regardé sur YouTube la sortie du palais de justice de Mom Boucher.
«J'ai retenu son regard froid et dur», indique Jean-Michel Anctil. Jouant pendant des années et avec succès sur scène de nombreux personnages, Jean-Michel Anctil rêve depuis toujours d'être un acteur au grand écran.
Son modèle est le fameux Coluche et il aime que ce premier rôle soit à cent mille lieux de l'homme qu'il est.
«Émile Gaudreault, le réalisateur, m'a dit avant une scène: 'si tu veux être crédible dans ton rôle d'homme violent, pense au mal qu'on peut faire à tes trois filles'. Et voilà, la colère a pris vite possession de moi. Mon oncle Tardif, mon personnage, est un homme sans scrupule qui sent toutefois que l'étau se resserre et que son jeu pourrait être découvert. Donc, aucun geste violent n'est posé, mais mon jeu est tout en subtilité. J'ai eu totalement la piqûre», lance avec enthousiasme l'acteur.
SA BONNE ÉTOILE
Il rêve de ce premier saut au cinéma depuis fort longtemps. C'est la productrice Denise Robert qui, après l'avoir vu jouer dans la pièce Shakespeare pour les nuls, a vu les possibilités et le talent de Jean-Michel Anctil.
«Elle était venue me dire qu'elle voyait en moi un très bon acteur. Par la suite, je l'ai revue à mon émission de radio et elle m'a demandé si j'avais de l'intérêt pour le cinéma. Puis, elle a suggéré à Émile Gaudreault, le réalisateur, de me faire passer une audition pour ce personnage de dur. Émile ne me voyait pas tellement en homme très méchant, mais je l'ai convaincu. Il m'a donné un bon conseil et m'a dit que tout passe par le regard. Faut croire que je suis convaincant, car après le visionnement, des gens sont venus me dire que j'avais pas mal l'air méchant dans le film et qu'ils ne me reconnaissaient pas du tout. J'étais flatté.»
Jean-Michel Anctil a donc la piqûre du cinéma et compte bien que cette première carte de visite invite les producteurs à s'intéresser à lui.
«J'ai vraiment tripé et je crois que l'année 2010 en sera une de belles surprises. Les gens me verront dans De père en flic, et je joue également dans la prochaine série de Lance et Compte qui sera présentée à l'automne dans laquelle mon personnage de fan complètement fou surprendra, je crois.»
«À 42 ans, je pense que ma carrière me gâte comme jamais avec le cinéma, la télévision, la radio et un retour sur scène le 2 juillet dans mon nouveau spectacle Tel quel.»
L'humoriste souligne d'ailleurs que ses textes affichent une belle maturité.
«J'amène encore mes personnages plus loin. Je réalise d'ailleurs à quel point la scène a été une école extraordinaire. Sur scène, il faut être capable de faire rire, émouvoir, faire pleurer comme au cinéma. Mais me retrouver sur un plateau de tournage pour une première fois, je me sentais comme un poisson dans l'eau avec cette belle gang-là.»
PREUVE À L'APPUI
Il s'est donc prouvé beaucoup de choses, mais a surtout montré à ceux qui doutent qu'il est fort capable de jouer les méchants et de quitter l'humoriste le temps d'un film.
«J'espère que ceux qui doutaient de moi pourront dire après avoir vu le film: 'mon Dieu, Jean-Michel Anctil est vraiment capable de jouer les durs!'» conclut fièrement l'humoriste.
Il espère maintenant que d'autres bons rôles viennent le hanter à nouveau.
De Père en flic arrive en salle au Québec le 8 juillet.