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L'invasion des loups-garous

Le poil de la bête - Philippe Gagnon

Publié le 27 septembre 2010
© Les Films Séville - Guillaume Lemay-Thivierge dans Le poil de la bête

Omniprésents dans la tradition orale québécoise, les loups-garous font une de leurs premières percées au cinéma dans Le poil de la bête, nouveau long métrage du réalisateur Philippe Gagnon.

Des films et des séries télévisées ont évoqué l'époque de la Nouvelle-France. Mais les vieilles légendes n'avaient jamais vraiment eu droit de cité sur grand écran.

«Effectivement, c'est très rare. Personnellement, je trouve que c'est un terrain fertile pour des histoires. On est d'ailleurs en développement d'un projet sur la chasse-galerie. On est habitués de voir des films qui traitent de l'histoire des Américains, des Européens. Mais notre histoire aussi est intéressante», clame Philippe Gagnon (Dans une galaxie près de chez vous 2 , Premier juillet, le film ), qui a eu la tâche de porter à l'écran le scénario coécrit par Stéphane J. Bureau et Pierre Daudelin, il y a une douzaine d'années.

Le poil de la bête nous transporte en 1665. Joseph Côté (Guillaume Lemay-Thivierge), coureur de jupons invétéré, est condamné à la pendaison après avoir été surpris en train de forniquer avec la demoiselle de Beaupré, future épouse de l'intendant Talon.

Il réussit à s'échapper et se réfugie à la seigneurie de Beaufort, après avoir usurpé l'identité d'un jésuite, le père Brind'amour. Chasseur de loups-garous, celui-ci est considéré comme un héros au village. Mais Joseph tombe amoureux de Marie Labotte (Viviane Audet) et doit de plus combattre les loups-garous qui sèment la terreur chez les villageois.

RECHERCHE HISTORIQUE

Les scénaristes du Poil de la bête ont pris bien soin, témoigne Philippe Gagnon, de faire reposer leur fiction sur des faits historiques.

«Pour les noms de famille, on s'est assurés, par exemple, que les Côté étaient arrivés en Nouvelle-France. Il y a aussi eu une bonne rigueur au niveau du département artistique pour que les costumes, les décors, aient l'apparence de ceux de l'époque.»

Ce qui n'a pas empêché les créateurs du film de s'autoriser quelques digressions avec les faits.

«On s'est rendu compte que Jean Talon, qui a fait venir les Filles du Roy, n'a jamais eu de femme. Quand on met le personnage de la demoiselle de Beaupré, on se dit qu'il avait une promise, mais que cet événement a fait en sorte qu'il n'a jamais eu de femme parce qu'il a été blessé», explique le cinéaste.

LOUPS-GAROUS RÉALISTES

Le poil de la bête a été tourné principalement dans la région d'Oka, où des bâtiments en bois ont été construits pour représenter le village. Les scènes se déroulant à Québec ont été tournées dans un fort de Montréal qui a été maquillé pour correspondre à l'époque.

Quant aux fameux loups-garous, c'est la société québécoise Hybride Technologies, filiale d'Ubisoft, qui a eu le mandat de leur donner vie virtuellement.

«Ils sont connus pour 300 et ils ont aussi travaillé sur Avatar, détaille Philippe Gagnon. On cherchait une entreprise capable de faire une créature en 3D complètement humaine. On voulait que les mouvements soient réalistes. Ce n'est pas évident. On a cogné à quelques portes et il y a des gens qui n'étaient pas à l'aise de réaliser ce genre de créature.»

«Dans le film Dans une galaxie près de chez vous, j'avais des effets spéciaux, mais je n'avais pas besoin d'un tel réalisme, d'une telle finesse. Tandis que, dans Le poil de la bête, la crédibilité était très importante. Ils ont livré la marchandise.» 

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