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La grande porte pour Jacob Tierney

New-York

Publié le 3 mai 2010
© Photo AgenceQMI/Marie-Joëlle Parent - Le réalisateur Jacob Tierney se considère tout à fait comme un Québécois.
Le jeune réalisateur montréalais Jacob Tierney est accueilli par la grande porte à New York. Non seulement son film The Trotsky a été choisi par le Festival du film de Tribeca, mais il est aussi distribué dans 40 millions de foyers américains. Et ce, avant même sa sortie canadienne.

Je rencontre Jacob, 30 ans, au lendemain d'un marathon de projections et de cocktails «obligatoires». «Je suis tellement hungover !», me lance-t-il, le nez dans son café latte. N'empêche, il me suit quand même à Times Square pour une petite séance photo improvisée dans les fameuses marches du vidéoclip de Jay-Z.

À New York pendant une semaine, Jacob a été complètement happé par la frénésie du festival. «C'est complètement fou, ils me font faire des trucs toutes les deux heures: séances photo, Q&A, entrevues, projections, je n'ai même pas le temps de voir les films.»

Ça ne l'a pas empêché mercredi soir de sortir de la salle pour lire les messages textes envoyés par son ami Jay Baruchel sur le score du Canadien. Les deux amis, qui ont grandi sur la même rue dans le quartier Notre-Dame-de-Grâce, sont des fans finis du Tricolore. Baruchel, la vedette du film, ne pouvait être présent, il termine le tournage de la méga production hollywoodienne, The Sorcerer's Apprentice, avec Nicolas Cage.

Tribeca Film a décidé de distribuer The Trotsky aux États-Unis. Il sera à l'affiche à Los Angeles, New York et sur le câble via le système «video on demand», c'est-à-dire accessible à 40 millions de foyers. Pas mal pour un petit film indépendant.

Mardi dernier, Jacob a foulé le tapis rouge pour sa grande première en sol américain. Son père, le producteur Kevin Tierney (Bon Cop Bad Cop ) était à ses côtés. «Je suis vraiment fier de présenter ici un produit entièrement tourné à Montréal. Ce film, c'est une lettre d'amour à ma ville», confie Jacob, qui a aussi habité 10 ans à Los Angeles et Toronto.

Il est de retour à Montréal depuis quatre ans et travaille sans relâche depuis sur des projets tous teintés de son intérêt pour la politique. Avec The Trotsky, il a imaginé l'histoire d'un adolescent de 17 ans (Baruchel), qui se croit la réincarnation de Léon Trotski, ce héros de l'armée rouge, et orchestre une révolution étudiante.

Il termine en ce moment le montage d'un nouveau film, Notre-Dame-de-Grâce, une adaptation d'un roman de Chrystine Brouillet avec le référendum de 1995 en trame de fond. Une comédie noire avec Jay Baruchel, Xavier Dolan et Anne-Marie Cadieux, entre autres. Le film doit sortir l'automne prochain.

Il est aussi en écriture du film The Good Terrorist, l'adaptation du roman de la Britannique Doris Lessing, qui traite de la Crise d'octobre. «Ça parle d'un jeune groupe d'anglophones frustrés qui veulent joindre le FLQ, mais qui se font rejeter.»

Jacob, qui a commencé sa carrière comme comédien, jouera aussi un rôle dans le prochain film de son père, French Immersion. «Ça parle d'un groupe d'anglophones qui va dans un petit village du Québec pour apprendre le français.» Pascale Bussières, Karine Vanasse et Robert Charlebois, selon Jacob, seront de la distribution.

A-t-il l'impression de marcher sur des oeufs avec son choix de sujets ? «C'est toujours délicat! It's Quebec! Mais je me sens comme un Québécois, même si des gens vont dire le contraire. C'est mon héritage. Grandir à Montréal pendant le référendum quand on est anglo, ça marque!»
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