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La vie imaginée de Marc-André Lavoie

Y'en aura pas de facile

Publié le 23 août 2010
© Pascale Levesque / TVA Publications - Le réalisateur Marc-André Lavoie
Après Bluff, le jeune réalisateur Marc-André Lavoie nous propose, le 27 août prochain, la comédie Y'en aura pas de facile,  avec une distribution à faire pâlir d'envie tous les cinéastes: Rémy Girard, Claude Legault, Mahée Paiement, Denis Bouchard, Rachid Badouri...

Réjean (Rémy Girard) est un auteur de biographies de célébrités. Lors d'une rupture particulièrement douloureuse, il décide de s'inscrire au site de rencontres Réseau Contact. Afin de se «vendre» pour attirer les esseulées, il se met à raconter sa vie. Et c'est ce qu'on découvre, au travers de petites histoires dans lesquelles Denis Bouchard, Emmanuel Bilodeau, Pierre-Luc Brillant et le jeune Hugo St-Onge Paquin incarnent différents moments - drôles, tragiques, émouvants ou nostalgiques - de la vie de Réjean.

Facile: vrais-faux souvenirs

Mais où Marc-André Lavoie va-t-il chercher tout ça? Facile! «C'est basé sur ma vie», s'exclame celui dont le premier film, Bluff, avait été un succès. L'auteur ajoute quand même qu'il a considérablement romancé ses souvenirs. Dans Y'en aura pas de facile, le couple formé par Emmanuel Bilodeau et Ève Duranceau tente désespérément de récupérer un billet de loterie qui fait d'eux des millionnaires.

«Oui, ça m'est arrivé!» explique-t-il. Devant notre air incrédule, il précise: «J'avais 14 ans et j'étais au secondaire. Je m'étais acheté un 6/49 que j'avais mis dans mon porte-monnaie et je me le suis fait voler.» Résultat, Marc-André Lavoie a été persuadé que c'était un autre élève qui avait fait le coup et qui avait gagné le gros lot après l'avoir vu arriver à l'école au volant d'une nouvelle voiture! «C'est comme le suicide. Qui n'y a jamais pensé? Je trouvais cela intéressant que quelqu'un nous raconte sa vie de manière romancée» précise le réalisateur.

Cette notion du mensonge - qu'on retrouvait déjà dans Bluff - est d'autant plus séduisante pour Marc-André Lavoie que c'est un élément omniprésent de notre société, basée sur l'image et sur le paraître. «Quand on est à une date, dit-il, on devient une version romancée de soi-même.» Cela signifie-t-il que les histoires que raconte Réjean sont fausses? Pour le cinéaste, deux lectures de Y'en aura pas de facile sont possibles: «On peut juste passer un bon moment et ne pas se poser de questions ou s'interroger pour savoir si ce que raconte Réjean est vrai ou pas .»

Pas facile: le financement

Malgré le bon accueil réservé à Bluff en 2007, Marc-André Lavoie n'a obtenu qu'un financement de Téléfilm Canada d'un montant de 150 000 $ pour la postproduction de Y'en aura pas de facile. Le tournage fut donc tout sauf... Impossible de savoir, en voyant le long métrage, qu'il a été fait dans des conditions plus que précaires et qu'il n'a coûté qu'un demi-million de dollars.

«[Quand nous avons reçu l'argent de Téléfilm Canada], cela faisait deux mois que le gars qui s'occupe de la musique du film travaillait gratuitement, confie le cinéaste. Je n'ai pas touché d'argent pendant [les deux ans de la production].» Animé de son seul feu sacré, Marc-André Lavoie s'est donc, comme tant de jeunes producteurs et réalisateurs, débrouillé. Super Écran a donné de l'argent, et Réseau Contact et Loto-Québec ont participé à titre de commanditaires.

«C'est un modèle d'affaires qui ressemble un peu à celui des américains» précise-t-il. Mais, contrairement à ce qu'on pourrait croire, ni Apple ni Moët et Chandon n'ont contribué à Y'en aura pas de facile. La présence des iPhone et du champagne n'est que le fruit du hasard! «Nous n'avions que ces cellulaires et, pour les verres Moët, c'est la seule chose qu'il y avait au chalet» précise Marc-André Lavoie avec un grand éclat de rire.

Facile: tous les acteurs au rendez-vous!

Comment, dans ces conditions, obtenir la brochette de comédiens dont Y'en aura pas de facile peut se targuer? Car on trouve, au générique de la comédie, tous les incontournables: Rémy Girard, Rachid Badouri, Emmanuel Bilodeau, Denis Bouchard, David Boutin, Pierre-Luc Brillant, Nicolas Canuel, Suzanne Clément, Ève Duranceau, Michel-Olivier Girard, Claude Legault, Mahée Paiement, Patrice Robitaille et Hugo St-Onge Paquin.

«Quand j'écris, je finis toujours par penser à un acteur» explique-t-il de son processus. Il est donc allé cogner à la porte de tous ceux auxquels il avait pensé pendant la rédaction du scénario. «Ils ont tous accepté de travailler au salaire minimum, en plus d'être de grands acteurs, ce sont tous de grandes personnes, incroyablement généreuses» confie Marc-André Lavoie. Et tout le monde a répondu présent, dégageant quelques jours pour pouvoir tourner devant la caméra du cinéaste en lui prêtant parfois main-forte, comme Denis Bouchard qui a déniché des lunettes pour son personnage! Ce labeur d'amour et de solidarité prend l'affiche le 27 août partout au Québec.
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