Éléphant est heureux d’annoncer la mise en ondes d’un court métrage qui a fait beaucoup de bruit dans les années 90 : Le temps des bouffons, de Pierre Falardeau.
Le temps des bouffons est une vidéo tournée clandestinement en 1985 à l’Hôtel Reine Elizabeth à Montréal lors de l’anniversaire du Beaver Club. Connu pour ses positions résolument indépendantistes, Pierre Falardeau se moque des participants qui y sont réunis et dénonce de façon virulente le colonialisme qu’ils ont perpétué.
Ce n’est que huit ans plus tard, soit en 1993, que la vidéo se mettra à circuler en format VHS et fera tranquillement son chemin auprès du public et des médias. Même si elle n’a pas eu de sortie officielle, le caractère pamphlétaire de cette œuvre sans compromis a contribué à sa notoriété.
Ainsi, il y a peu de critiques ou de descriptions du film dans les médias au moment de sa sortie à la fin de 1993. Dans La Presse du 11 décembre 1993, Luc Perreault, qui faisait un reportage sur le tournage du film Octobre, en a profité pour évoquer le court métrage au passage.
«L'enfant terrible du cinéma québécois, Pierre Falardeau, reconnaît que son film est un pamphlet, un peu comme le vidéo Le temps des bouffons qui se veut une tirade caustique à l'endroit de la bourgeoisie d'ici et qui a eu d'autant plus d'effet que le document a circulé sous le manteau récemment.» (…)
«Falardeau a secoué le cocotier il y a deux semaines avec son vidéopamphlet Le temps des bouffons qui, pour plusieurs, rappelait le ton du manifeste du FLQ.»
Bien qu’Éléphant se consacre habituellement à la restauration de longs métrages de fiction, il a choisi exceptionnellement de restaurer le court-métrage Le temps des bouffons de Pierre Falardeau non seulement pour compléter son œuvre accessible en majorité dans notre catalogue, mais aussi pour l’impact culturel qu’a eu ce film vitriolique au Québec. La difficulté d’accès du court-métrage pour le public a aussi contribué à cette décision.
SYNOPSIS
En introduction, le réalisateur propose un court extrait d'un film tourné par Jean Rouch au Ghana en 1957. Ce document décrivait une fête annuelle au cours de laquelle les Africains s'habillaient comme leurs colonisateurs britanniques. Suit un reportage tourné, en 1985, lors du banquet annuel du Beaver Club à l'hôtel Reine Elizabeth de Montréal. Cette fête, marquant les 200 ans de l'organisme, regroupait l'élite politique et économique canadienne. Les commentaires du réalisateur présentent ces deux événements comme une manifestation de colonialisme. (ChoixMédia)
