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Quatre histoires, quatre réalisateurs et un film

Première de Lucidité passagère

Publié le 16 mars 2010
© Guy Beaupré - Érik Duhamel, Mario Saint-Amand, Maxim Roy, Daniel Parent et Hélène Florent

Les réalisateurs Fabrice Barrilliet, Nicolas Bolduc, Julien Knafo et Marie Hélène Panisset avaient de quoi être heureux, lundi soir, alors qu'avait lieu la première médiatique de leur tout premier long métrage intitulé Lucidité passagère.

Inspiré de la pièce de théâtre du même nom, écrite par l'auteur Martin Thibaudeau, le film met en vedette Érik Duhamel, Mario Saint-Amand, Hélène Florent, Maxim Roy et Daniel Parent dans les rôles de jeunes adultes troublés qui vivent des moments d'incertitude.

Véronique, incarnée par Hélène Florent, est une sculptrice qui cache un «lourd» secret qui nuit à sa vie amoureuse. Rémi, campé par Daniel Parent, se découvre soudainement une passion pour la poésie alors que sa conjointe Maggie, jouée par Maxim Roy, affirme avoir besoin de sécurité dans la vie.

«Chaque personnage porte un drame et en tant que comédiens, nous ne les avons pas jugés. Pour les spectateurs, il est plus facile de comparer les drames des uns et des autres, a déclaré Hélène Florent. Dans la vie, on peut vivre des choses difficiles, mais on s'arrête rarement pour remettre les choses en perspective. Je pense qu'il y a des moments importants dans la vie où nous devons nous remettre en question.»

Le personnage d'Érik Duhamel, Fred, connaît quant à lui peu de succès auprès de la gent féminine qui lui reproche à la fois ses qualités et ses défauts. Mathieu, joué par Mario Saint-Amand, travaille dans un hôpital, aux côtés des enfants malades, et semble au bord de la dépression.

«Le film présente des gens qui ont un désir de performance, un désir d'exister à tout prix... Mais jusqu'à quel prix? Cette question-là me parle beaucoup. Je suis quelqu'un qui n'a pas travaillé uniquement en fonction de sa carrière. C'est donc venu me chercher, car c'est une chose à laquelle j'ai toujours fait attention, a confié Mario Saint-Amand. Je me rends compte que si on ne porte pas attention à ce que l'on veut vraiment, on peut être emporté facilement par les normes de notre société qui veut que nous soyons des superhéros.»

Le travail de huit mains

Bien que chaque réalisateur ait dirigé l'une des trames narratives du film, qui finissent éventuellement par s'entrecroiser, la fluidité de l'oeuvre tient au fait qu'il n'y a eu aucun changement de ton entre les différentes scènes.

D'ailleurs, en entrevue, les membres du quatuor sont catégoriques : ils ne dévoileront pas qui a réalisé quelle partie du film.

«Nous préférons renvoyer les gens à nos courts métrages s'ils veulent connaître un peu plus nos styles individuels, affirme Marie Hélène Panisset qui a déjà travaillé avec ses trois complices sur plusieurs autres projets. Pour ce film, nous avons souhaité nous effacer derrière les personnages et faire voeu de sobriété, car nos courts métrages sont très éclatés chacun dans leur style. Nous ne voulions pas que les gens nous cherchent, nous voulions juste que le film soit meilleur parce que nous étions quatre.»

Malgré la difficulté qu'ils ont eue à gérer les horaires de chacun, les quatre amis affirment qu'ils seraient prêts à replonger dans une aventure comme celle de Lucidité passagère si l'occasion se présentait.

«C'est une lourde machine, admet Fabrice Barrilliet, mais si un autre projet se présente, pourquoi pas?»

«Nous allons transporter ce film en nous tout le temps, a ajouté sa collègue. Nous allons continuer de travailler ensemble, mais l'expérience d'avoir trois petites voix qui remettaient nos décisions en question va demeurer.»

Lucidité passagère a déjà été présenté au Festival de Namur, aux Rendez-vous du cinéma québécois, ainsi qu'au Festival international du film en Abitibi-Témiscamingue, où il s'est mérité la troisième place pour le Grand Prix Hydro-Québec. Le film prendra l'affiche le 19 mars.

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