Un baptême de feu
Les pieds dans le vide
Publié le 10 août 2009«Je n'ai pas choisi l'histoire la plus simple pour commencer, mais c'est vraiment un beau baptême», signale Mariloup Wolfe en parlant de Les pieds dans le vide, son premier long métrage à titre de réalisatrice, qui prend l'affiche en salles vendredi.
Être jeune et blonde peut aider pour décrocher des rôles, mais il en va tout autrement quand vient le temps de passer à la réalisation.
Tout le monde est sceptique au départ. Aussi, elle lève son chapeau au producteur Claude Veillette, qui non seulement lui a fait confiance pour réaliser Les pieds dans le vide, mais a fait appel à un autre jeune, Vincent Bolduc, pour écrire le scénario.
«C'est lui qui a approché Vincent, il y a cinq ans, pour écrire une série télé portant sur de jeunes adultes de 20 à 30 ans. Vincent a planché sur le scénario pendant deux ans et, en cours de route, ils ont réalisé que le sujet se prêtait mieux à un long métrage. C'est Vincent, qui est aussi le meilleur ami de Guillaume (Lemay-Thivierge), mon chum, qui m'a approchée pour réaliser le film et a convaincu Claude Veillette de me rencontrer», raconte Mariloup Wolfe avec une attachante simplicité.
Ayant étudié en production cinématographique à Concordia et ayant toujours voulu tourner, elle ne s'est pas fait prier. Elle devait cependant convaincre le producteur qu'elle était la meilleure pour le faire.
«Je savais qu'il y avait deux réalisateurs plus expérimentés que moi sur les rangs et que Claude ne connaissait de moi que la jeune comédienne de Ramdam. Il s'est mis à me «challenger», mais j'étais bien décidée à le convaincre et disons qu'en entrevue, je n'ai pas la langue dans ma poche. Il m'a fait languir pendant deux semaines, mais il m'a dit que, dès la fin de l'entrevue, il savait que ce serait moi», ajoute la réalisatrice de 31 ans en riant.
Elle ne cache pas sa reconnaissance envers le producteur qui a osé l'embaucher, et ce, même si le budget du film est d'un peu plus de 4 millions, ce qui est très appréciable pour un premier long métrage, d'autant plus qu'il y avait plusieurs scènes d'action et que c'est elle qui avait poussé Bolduc à donner plus de place au parachutisme dans son scénario.
«Pour moi, le parachutisme, c'est vraiment jouer avec la mort. C'est se tirer dans le vide, littéralement. Au départ, je n'avais pas pensé à la difficulté de tourner ces scènes-là, mais la naïveté aide à se dépasser», ajoute-t-elle, précisant que Claude Veillette lui avait donné carte blanche tant au chapitre de la direction artistique que des acteurs.
«Ce que j'apprécie au plus haut point, c'est qu'il m'a appris beaucoup en me laissant faire mes propres choix plutôt qu'en me les imposant», dit Mariloup, ajoutant avoir eu la chance d'avoir trois mois pour préparer le tournage de son film. Ça lui a permis de faire des recherches sur Internet, dans des livres et dans de vieilles vidéos pour construire cinq tableaux illustrant assez précisément ce qu'elle voulait au plan visuel.
ET LA COMÉDIENNE?
«Une image vaut 1000 mots et tout le monde voit la même image. Ça a allumé tout le monde et permis d'aller encore plus loin. J'ai fait la même chose pour la musique», dit celle qui a tellement tripé en réalisant son film qu'elle pensait abandonner sa carrière de comédienne. Ce qui avait fait sourciller le réalisateur Alain Desrochers, un ami du couple.
«Il m'a appelée pour que j'aille auditionner pour Musée Éden, une nouvelle télésérie qui prendra l'affiche à Radio-Canada en janvier. Je n'étais pas sûre que je voulais le rôle... On a beaucoup parlé et il m'a amenée ailleurs, d'abord en me faisant teindre en rousse et en me mettant dans des costumes d'époque. L'histoire et la forme sont très originales. Ça se passe à Montréal en 1910 et c'est un peu comme une enquête qui nous amène sur les traces de Jack l'Éventreur», affirme la comédienne, qui incarnera Camille Courval, le personnage central de la série.