Une aventure atypique et réussie
Lucidité passagère
Publié le 9 mars 2010Lucidité passagère, un film d'auteur qui a été bien reçu dans les festivals, connaîtra finalement une carrière commerciale, après des délais occasionnés par plusieurs changements de distributeur.
Le film, qui dépeint les enjeux, les états d'âme, les ambitions et les angoisses de la jeune génération urbaine d'aujourd'hui, sera en salles un peu partout au Québec à partir du 18 mars, finalement distribué par Axia Films.
Mettant en vedette Maxim Roy, Mario St-Amant, Hélène Florent, Daniel Parent et Éric Duhamel, ce film a la singularité d'être signé par quatre réalisateurs différents, qui en étaient tous à leurs premières armes en matière de long métrage.
«La structure du récit se prêtait merveilleusement à ce type d'approche», dit Marie-Hélène Panisset, qui coréalise avec Julien Knafo, Nicolas Bolduc et Fabrice Barrillet.
Le film est tiré d'une pièce de Mar tin Thibodeau qui, en quatre sketches différents, suivait quatre personnages qui en arrivaient à un moment de crise dans leurs vies respectives.
Les quatre réalisateurs sont des amis, déjà habitués à travailler ensemble, quoique sur des projets plus modestes. Cette réalisation par comité «avait donc quelque chose de stimulant, et de rassurant tout à la fois».
Les comédiens n'ont pas eu de problème à travailler avec plusieurs réalisateurs du même film, «parce que les réalisateurs s'entendaient très bien sur ce qu'ils voulaient faire,» explique la comédienne Maxim Roy.
GÉNÉRATION D'INDIVIDUALISTES
Le film s'intéresse à la vie des gens de trente ans aujourd'hui. «Ils sont attachants, mais très égocentriques ; c'est une génération d'individualistes», dit-elle.
Maxim Roy tourne beaucoup à Toronto ces temps-ci, mais insiste pour dire qu'elle est toujours basée à Montréal, et n'ambitionne pas vraiment de se rendre à New York ou à Hollywood.
Dans le film, son personnage est «une femme hyper structurée, dont la vie est toute planifiée, et qui se rend compte qu'elle est en train de passer à côté de l'essentiel». Dans la vie, Maxim Roy n'a «pas de gros plan de carrière. La vie est trop courte pour perdre son temps sur des projets qui ne seraient que payants, sans plus».
Mario St-Amant joue le rôle d'un homme «qui a tout investi dans sa performance professionnelle, en oubliant les gens qui l'entourent».
«Le film cerne les préoccupations de la jeune génération qui cherche son équilibre dans le déséquilibre d'aujourd'hui, dans le Québec post-Révolution tranquille», affirme-t-il. «Tout est à repenser. Comment aborde-t-on une femme aujourd'hui ? Comment être aimé quand on a une MTS ? Peut-on quitter son travail pour devenir poète ? Comment trouver notre place, et la prendre ?»