Une saison estivale de rêve
Films québécois vs films américains
Publié le 5 août 2009Le cinéma québécois vit un été de rêve. Rarement a-t-on vu deux films québécois se hisser en tête du box-office en période estivale.
C'est le cas du film De père en flic qui, après un peu moins de cinq semaines, affiche plus de 7,2 M$ de recettes, et du film Les doigts croches, qui connaît un début prometteur avec plus de 400 000 $ de recettes pour un premier week-end. Harry Potter et les blockbusters américains affrontent une compétition féroce au Québec.
Émile Gaudreault, coscénariste et réalisateur du film De père en flic, et Ken Scott, réalisateur et scénariste du film Les doigts croches, sont heureux de la confiance qu'ils reçoivent des cinéphiles québécois.
«Je voulais faire une comédie qui fait rire, mais aussi qui sait émouvoir les gens. Et le sujet du fils qui recherche toujours l'approbation du père est universel. C'est sans doute pour cela que le film rejoint un vaste public. Ça montre aussi la force de notre cinéma et, surtout, sa maturité. Nous sommes capables de faire de bien belles choses, et ce, même si nous n'avons pas les budgets astronomiques des Américains. Il faut juste avoir une bonne histoire, un sujet qui touche», indique en entrevue Émile Gaudreault, fier de ses résultats.
LES DOIGTS CROCHES
Même son de cloche du côté de Ken Scott, pour le film Les doigts croches, qui a une distribution de rêve avec les Roy Dupuis et Claude Legault dans cette histoire à la fois drôle et touchante.
Ken Scott revit donc un beau succès au box-office après avoir connu la gloire avec La grande séduction.
Hier, il se disait ravi et appréciait surtout la confiance des cinéphiles québécois envers son oeuvre cinématographique. Précisons que Les doigts croches joue sur une soixantaine d'écrans avec des recettes de 402 988 $. Il est le film le plus performant par salle durant la dernière fin de semaine.
De père en flic a recueilli 659 960$ au box-office ce week-end, mais il joue dans plus de 110 salles.
«Je me réjouis du fait que les cinéphiles québécois se déplacent pour voir mon film. C'est un énorme privilège, surtout qu'ils nous préfèrent au cinéma américain. Cela prouve que lorsque nous leur offrons des histoires qui les intéressent, dans lesquelles ils se reconnaissent, ils sont heureux de nous encourager et ils croient en notre cinéma. Les doigts croches est un bon feel good movie. Les gens sortent avec le sourire et le pas léger. C'est le but du cinéma: divertir les gens, les rendre heureux. Notre cinéma est capable de faire de bien belles choses, même avec de petits moyens. Il faut juste trouver la bonne histoire», affirme Ken Scott, confiant, lui qui vient de parcourir plusieurs régions du Québec pour aller présenter son film aux cinéphiles.
UNE BATAILLE DE FLICS
Maintenant, est-ce que De père en flic battra le record du film le plus populaire du cinéma québécois, Bon cop bad cop, qui a atteint après 25 semaines en salles le chiffre magique de 10,6 M$ de recettes? En tout cas, le record est à sa portée.
Chez le distributeur Alliance Films, Tim Ringuette fait remarquer fièrement qu'après cinq semaines, Transformers 2: la revanche, le gros blockbuster américain et ses centaines de millions d'effets spéciaux, affichait des recettes de 5,5 M$, alors que De père en flic a déjà recueilli 7 258 942 $ après 4 semaines et demie, car le film a débuté sa carrière en salles un mercredi.
Après cinq semaines complètes, Bon cop bad cop, lancé à la fin août, présentait des recettes de 8,3 M$.
LES GRANDES CHALEURS
Le cinéma québécois est vraiment en forme durant tout l'été, puisqu'hier soir on célébrait la première montréalaise du premier film comme réalisatrice de Sophie Lorain, Les grandes chaleurs. Le film sera présenté dans 65 salles au Québec.
La semaine prochaine, Les pieds dans le vide de Mariloup Wolfe suivra. Il s'agit donc d'un été vraiment productif pour notre cinéma.
Christian Larouche, producteur des Grandes chaleurs, ne croit pas que la sortie de plusieurs films québécois en même temps durant l'été est un mauvais timing.
«On se bat contre tous les films, mais il y a toujours de la place pour une bonne histoire au cinéma et le succès de notre cinéma québécois cet été, qui présente des histoires très fortes, nous renvoie ce message», conclut Christian Larouche, heureux de sa première très courue hier soir à Montréal.
De père en flic, Les doigts croches et Les grandes chaleurs sont tous à l'affiche au Québec présentement.