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Un boulimique du cinéma

Gilles Carle (1929-2009)

Publié le 30 novembre 2009
© Journal de Montréal - Archives - Gilles Carle

Ayant consacré sa vie à sa passion, le cinéma, Gilles Carle laisse derrière lui une oeuvre foisonnante, incluant une trentaine de longs métrages.
Son oeuvre, au style truculent, entamée au début des années soixante, célèbre plusieurs thèmes qui lui sont chers, dont les beautés de la vie rurale, le quotidien des gens ordinaires et l'exaltation d'une sexualité joyeuse.

Né à Maniwaki en 1929, Gilles Carle grandit en Abitibi. Il s'intéresse d'abord au dessin et débarque à Montréal dans les années 1940 pour s'inscrire à l'École des beaux-arts.

Il devient dessinateur publicitaire, mais se tourne très vite vers le cinéma.

En 1961, il entre à l'Office national du film et coréalise avec Louis Portugais son premier film, Manger. Il tournera par la suite quelques documentaires avant de réaliser, en 1965, son premier long métrage de fiction, La vie heureuse de Léopold Z., qui reçoit le Grand Prix du cinéma canadien. Sa carrière de cinéaste est lancée.

Suivent en rafale Le viol d'une jeune fille douce, Red, Les mâles et, en 1972, La vraie nature de Bernadette, éloge du retour à la terre mettant en vedette Micheline Lanctôt. Parodiant Flaubert à propos de Madame Bovary, Gilles Carle dira plus tard: «Bernadette, c'est moi!».

UNE RENCONTRE DÉTERMINANTE


C'est à cette époque que Carle fait une rencontre déterminante: Carole Laure, qui deviendra sa compagne, sa muse et la vedette de plusieurs de ses films: La mort d'un bûcheron (1973), Les corps célestes (1973), La tête de Normande Saint-Onge (1975), L'Ange et la femme (1977), Maria Chapdelaine (1983).

Prolifique et boulimique de cinéma, Carle multiplie les tournages et explore différentes facettes de son art. Il a flirté avec la comédie musicale (Fantastica, 1980) et les documentaires occupent une place de choix dans son oeuvre (Jouer sa vie, O Picasso, Moi, j'me fais mon cinéma, pour n'en nommer que quelques-uns).

Gilles Carle a également signé la série documentaire télévisée Épopée en Amérique: une histoire populaire du Québec, présentée par Jacques Lacoursière. Palme d'or à Cannes.

C'est d'ailleurs le genre documentaire qui lui a procuré une des plus prestigieuses récompenses de sa carrière: la Palme d'or du meilleur court métrage au Festival de Cannes, en 1989, pour 50 ans, qui raconte l'histoire de l'Office national du film.


SA MUSE: CHLOÉ SAINTE-MARIE

Durant les années 1980, il tourne aussi Les Plouffe, qui remporte un certain succès populaire.

Il a une nouvelle muse et compagne, Chloé Sainte-Marie, et tourne La guêpe, éreinté par la critique et boudé par le public.

Les années 1990 sont marquées par deux longs métrages de fiction qui reçoivent eux aussi peu d'écho dans le public, La postière et Pudding chômeur.

Son dernier scénario, Mona McGill et son vieux père malade, portant sur la maladie, la vieillesse et la mort, a inspiré le réalisateur Charles Binamé, pour son film Gilles Carle ou L'indomptable imaginaire, paru en 2005.

Parmi les nombreuses distinctions qui ont jalonné sa carrière, Gilles Carle a reçu en 1990 le Prix Albert-Tessier pour l'ensemble de son oeuvre et, en 1997, le Prix du gouverneur général du Canada. Depuis 1999, il est membre de l'Ordre du Canada. La France l'a fait Chevalier des arts et des lettres en 1992 et lui a remis en 1994 la Croix de la Légion d'honneur.

En février 2001, il a reçu le prix hommage pour l'ensemble de sa carrière remis lors du gala des Jutra.

En 2004, il a été décoré de l'Ordre de la Pléiade avant d'être nommé, en 2007, Grand Officier de l'Ordre national du Québec.

 

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