Synopsis
Deux jeunes filles travaillent dans une cie de films et se lient d'une amitié assez exceptionnelle.
L'une d'elles est très amoureuse d'un homme socialement inaccessible, l'autre a une attitude agressive envers la gente masculine en général. Sur une égale insatisfaction, leur amitié se renforce, la complicité s'établit. Elles s'entendent sur un point : plus l'Homme est lointain et inaccessible, plus elles sont fascinées et attirées vers lui. Elles se forgent un bel homme « rêvé » et le gardent caché; il devient un personnage vivant, faisant partie de leur vie quotidienne jusqu'à ce que la vérité éclate : l'homme n'existait pas vraiment - seule son image existait.
Une fois l'homme (sans visage) démasqué, elles peuvent reprendre le cours de leur vie réelle.
(Déclaration d'intention de l'auteure, 1971)
Une des fondatrices de l'ACPAV, Mireille Dansereau, y réalise le premier long métrage québécois de fiction tourné par une femme dans le privé. Il s'agit de l'histoire de deux femmes qui veulent se libérer de l'emprise masculine et mener une vie telle qu'elles la rêvent. Dansereau s'attaque à la mythologie masculine, creuse les fantasmes féminins et propose une approche féministe de son sujet. Un film libre qui marque le point de départ prometteur d'une cinéaste indépendante et personnelle.
« Il est très difficile pour un jeune cinéaste, même s'il a à son actif plusieurs courts métrages, d'arriver à s'introduire dans l'industrie privée. Reste alors l'ONF, et en particulier sa section des premières oeuvres. Or, quand j'ai soumis mon projet de film, on ne l'a pas jugé sur la mise en scène mais sur le scénario. Or un scénario ne vaut, finalement, que ce que vaut le réalisateur. Et ce que l'on exige de vous le plus souvent, c'est un scénario que l'on aurait écrit comme une pièce de théâtre. Comment voulez- vous mettre en mots ce qui, par essence, est visuel. On a donc vu dans mon projet de film La vie rêvée, une petite histoire de bonne femme. Or cette histoire de deux femmes qui sont fascinées par les belles images du bonheur qu'on leur sert quotidiennement les magazines et la publicité, se veut avant tout une critique de ces images; et cette critique ne peut se faire qu'au second degré. » (Mireille Dansereau en entrevue avec Jean-Pierre Tadros, Le Devoir, 8 août 1970, p.10)
Notez que Canoe.ca et l'équipe d'Éléphant, mémoire du cinéma québécois se réservent le droit de ne pas publier un commentaire qui pourrait porter atteinte à la nétiquette.
Close