À l'assaut des festivals de la planète

Le quatrième long métrage de François Delisle, 2 fois une femme, est déjà promis à un bel avenir sur la scène internationale. Le film mettant en vedette Évelyne Rompré a été présenté en première mondiale au Festival du film de Pusan, en Corée du Sud, et il y a quelques jours à Chicago. Il est présenté cette semaine à Montréal, au Festival du nouveau cinéma, et mettra ensuite le cap sur Sao Paulo, au Brésil, et Mannheim-Heidelberg, en Allemagne.

«Il y a sept autres festivals qui sont intéressés, mentionne le cinéaste. J'en ai pour peut-être un an et demi à voyager dans le monde. Je suis très honoré de me promener avec le film et de voir qu'il a un vrai impact. Le sujet des femmes battues est un problème universel. C'est plaisant de faire un film avec des ambitions artistiques et de se rendre compte qu'il remplit aussi un cadre social.»

Plus lumineux

Dans 2 fois une femme, on suit la vie de Catherine, qui décide de fuir son mari violent (Marc Béland) et de partir très loin, avec son fils adolescent, pour recommencer tout à zéro. «Après mon dernier film, où la femme terminait déconstruite devant le regard de son enfant, j'avais le désir de revenir à quelque chose de plus lumineux. Le film raconte l'histoire d'une femme qui doit être toute seule avec elle-même pour revenir», dit François Delisle.

Pour le rôle principal, le réalisateur a fait appel à Évelyne Rompré, sans passer d'audition. «Je n'en passe jamais, à part pour le rôle du garçon dans ce film. J'aime mieux faire un travail de recherche, me documenter. C'est très intuitif comme processus. Et jusqu'à présent, je ne me suis pas trompé.»

N'ayant jamais travaillé sous la caméra de François Delisle, Évelyne a immédiatement apprécié le personnage de Catherine dès la première lecture du scénario. «C'est un beau rôle, bien chargé, dit-elle. Tout de ce personnage-là me touchait. C'est une femme qui décide de se prendre en main. Il y a une belle évolution.»

La comédienne indique que les scènes de violence avec le personnage de Marc Béland se sont très bien déroulées. «On se connaissait déjà par le théâtre parce qu'on a joué ensemble sur deux productions en deux ans. Même que dans la pièce Woyzeck, Marc me tuait à tous les soirs. On a une très bonne relation, pourtant!»

Sortie simultanée

Pour la première fois au Canada, le film sera disponible simultanément au Cinéma Parallèle et sur la vidéo sur demande d'illico télé numérique le 25 octobre. «Je suis très content de ça, dit le réalisateur. Normalement, mes films sortent dans quatre salles et après, c'est fini. Là, il sera disponible pour 1,5 million de personnes. C'est fantastique. Les gens de partout au Québec ont accès au film, pas juste ceux qui habitent sur le Plateau. Ça peut avoir des répercussions bien plus grandes. Pour moi, la façon d'exploiter les films présentement est complètement dépassée par rapport à la réalité d'aujourd'hui. Le cinéma va suivre exactement le même chemin que la musique.»

Le tournage du film n'a duré que 17 jours. Le budget total de la production est inférieur à 500 000 $. «Tout le monde veut faire son film à 7 millions. C'est impensable aujourd'hui.»

2 fois une femme prendra l'affiche le 25 octobre, en salles et sur illico.