À la découverte des premiers longs métrages de réalisateurs établis : Denis Côté

En 2005, un cinéaste aux méthodes peu orthodoxes émergeait autant au Québec que sur la scène internationale avec un premier long métrage réalisé de façon complètement indépendante, en dehors des circuits habituels de l'industrie. Avec Les états nordiques, Denis Côté, une des voix les plus singulières de notre cinéma, a réussi à surprendre et à séduire le public cinéphile. 

Présenté au Festival de Locarno, où il a remporté un grand prix dans la section vidéo, Les états nordiques a littéralement lancé la carrière du cinéaste un peu partout à travers le monde. Depuis ce temps, Denis Côté a produit une oeuvre originale et éclatée, où les essais et les films expérimentaux côtoient des films au fil narratif plus traditionnel. 

Il est toujours intéressant de retourner explorer les débuts d'un cinéaste établi et d'y constater les germes de la suite à venir que porte son premier film. Ainsi, le premier long métrage de Côté a été tourné en quelques jours dans la municipalité éloignée de Radisson avec une caméra vidéo mini-DV et très peu de moyens. Un seul comédien professionnel (Christian LeBlanc) interagit avec les habitants de la localité. On y sent un désir d'utiliser le réel comme matière première et de s'éloigner des standards de l'industrie. 

Comme nous a confié le cinéaste en entrevue peu après la restauration du film en 2020: «Je souhaitais absolument que ce soit un film qui commence en fiction et qui se transforme en objet accidentel, où t'as l'impression que le film il est complètement improvisé à tous les jours, quitte à ce que les acteurs soient pas bons. Travailler avec l'habitant de Radisson, pis vivre avec les surprises du tournage. Ça, ça m'excitait énormément, pis encore aujourd'hui ça m'excite encore.» 

Pour quiconque s'intéresse à la carrière de Denis Côté, nous vous conseillons chaudement de regarder cette entrevue de fond réalisée par Éléphant il y a 4 ans. Le cinéaste retrace son parcours atypique et nous parle de sa démarche, de ses objectifs, de ses craintes, de ce qui l'allume et de ses méthodes de travail. Des États nordiques (2005) jusqu'à Wilcox (2019), il partage ses impressions par rapport à ses différents tournages. Il discute de la réception de ses films auprès du public et des festivals, du pattern dans sa filmographie où alternent des films plus structurés avec de plus gros budgets et des oeuvres plus modestes conçues avec plus de liberté, de sa peur de l'embourgeoisement et de son désir de ne jamais rentrer dans le rang, du fait qu'il aime se mêler de tout et avoir le contrôle de A à Z pendant un tournage et de la grande passion qui l'anime et qu'il s'attend à retrouver au sein de son équipe.

 Les états nordiques a été le premier film tourné avec une caméra vidéo mini-DV à être restauré par Éléphant. Il est disponible sur notre site web, sur les plateformes de Vidéotron et sur l'app Apple TV.

Christian commet un acte irréparable. Ce crime par compassion le trouble. Il a besoin de fuir la loi, sa conscience et le poids moral de son geste. Christian s'échoue «là où la route asphaltée se termine», dans la minuscule localité de Radisson à la Baie-James, à 1500 km au nord de Montréal. Lentement, il reprend goût à la vie. L'histoire avance par touches impressionnistes, entre fiction et documentaire.

 

Filmographie de Denis Côté (longs métrages de fiction)