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À la découverte des premiers longs métrages de réalisateurs établis : Paule Baillargeon
Publié le 29 juin 2016Au moment où elle a tourné son premier long métrage, Paule Baillargeon était déjà une actrice de théâtre et de cinéma établie. La cuisine rouge, coréalisé avec Frédérique Collin, est un film unique dans l'histoire du cinéma québécois. Farouchement indépendant, féministe et revendicateur, il a divisé l'opinion publique à sa sortie en 1980, tant par sa forme que par son propos.
À ses débuts, Paule Baillargeon a participé à la fondation du Grand Cirque ordinaire et a joué avec la troupe pendant plusieurs années, appréciant particulièrement ce théâtre libre et personnel axé sur l'improvisation.
En parallèle, elle a tourné dans plusieurs longs métrages, dont plusieurs ont été numérisés par notre équipe, et a eu envie de faire entendre sa propre voix au cinéma. Après s'être démarquée avec Anastasie oh ma chérie, un court métrage sorti en 1977, elle a travaillé à l'écriture de son premier long métrage avec Frédérique Collin.
De son propre aveu, la création de La cuisine rouge a été une bataille épique et il a beaucoup choqué à sa sortie. Dans cette entrevue datant de 2012, la réalisatrice nous a confié qu'elle n'a jamais réalisé d'autre film aussi personnel jusqu'à Trente tableaux, un documentaire sorti la même année où elle a reçu le Jutra-Hommage.
À moitié campé dans l'imaginaire avec des scènes rituelles, le film oppose les hommes et les femmes de façon violente lors d'une journée de mariage. «Les personnages féminins qu'il y a dans La cuisine rouge sont à la fois des mères, des prostituées, des folles et des actrices. Mais en même temps, et à leur insu, elles sont des êtres nouveaux anarchistes, portant en elles les germes de la révolution.» (Paule Baillargeon)
La cuisine rouge (Paule Baillargeon et Frédérique Collin, 1980, illico et iTunes)