Avant-première du film Le vendeur

DOLBEAU-MISTASSINI - Après Sundance, Los Angeles et Mumbai, le film Le vendeur du Saguenéen Sébastien Pilote a été présenté en avant-première, mercredi soir, à Dolbeau-Mistassini, au Lac-Saint-Jean.

Le long métrage, tourné entièrement en terre jeannoise, a récemment remporté le prix de la Fédération internationale de la presse cinématographique à San Francisco.

«Je suis très fier, surtout fier de voir que le cinéma québécois voyage, a confié le réalisateur. Pour un petit pays comme le nôtre, c'est hallucinant.»

Le maire de Dolbeau-Mistassini, Georges Simard, a déroulé le tapis rouge pour accueillir les artisans. Ils ont été invités à signer le livre d'or de la ville.

«Je suis très ému, a lancé le premier magistrat. Quand quelqu'un vient te voir pour te dire qu'il va y avoir un film chez toi, tu ne sais pas l'envergure que ça va prendre. Là, on voit vraiment qu'ils ont tourné un vrai film chez nous.»

Le long métrage était très attendu par la population puisque près de 300 personnes du Saguenay-Lac-Saint-Jean ont participé de près ou de loin à la production qui raconte l'histoire d'un vendeur d'automobiles en fin de carrière.

Tout le scénario tourne autour de ce personnage interprété par Gilbert Sicotte. En trame de fond, le déclin d'une ville mono-industrielle, qui voit son usine de pâtes et papiers fermer ses portes.

«Dolbeau a servi en quelque sorte d'actrice à qui j'aurais demandé de jouer sans maquillage, a précisé Sébastien Pilote. Partout où je suis allé, les gens ont été bouleversés. Aux États-Unis, on m'a dit que c'était le portrait de leur pays, de leur ville.»

Sébastien Pilote se défend bien d'avoir voulu faire le portrait de la ville de Dolbeau-Mistassini, lourdement affectée par la fermeture de la papetière d'Abitibi-Bowater.

«La fermeture définitive de l'usine est survenue pendant le tournage et, sans le savoir, ça faisait déjà partie du scénario, a ajouté le réalisateur. La réalité a fini par dépasser la fiction.»

Il s'agit d'un premier rôle au cinéma pour le Chicoutimien Sébastien Harvey et pour le propriétaire de La Maison de l'auto, dont le garage a été transformé en plateau de tournage pour les besoins du film.

«J'ai consulté mes employés et ç'a été une décision unanime, a dit Luc Verreault. On s'est dit, on se lance et, finalement, ç'a été une belle aventure.»

L'homme d'affaires ne cache pas qu'il y penserait à deux fois avant de répéter l'expérience. Ses activités commerciales ont dû être déplacées pendant le tournage, qui s'est échelonné sur un peu plus de deux mois.

Le premier long métrage de Sébastien Pilote prendra l'affiche le 11 novembre prochain au Québec. Le Saguenéen se rendra aussi en Grèce, en France et en Allemagne au cours des prochains jours pour en faire la promotion.