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Denise Robert lance un cri d'alarme

Ciné-Québec

Publié le 28 janvier 2010
© Photo d'archives - La productrice Denise Robert

Très émue par cet hommage que lui rendait hier soir Ciné-Québec, la productrice Denise Robert a toutefois rappelé l'urgence d'agir en faveur d'une industrie cinématographique québécoise devenue au fil des ans «une cour des miracles».

«Cela m'inquiète grandement. Car le talent est énorme chez nous, les projets s'accumulent sur les tables de travail, mais l'argent disponible reste le même. On ne peut plus continuer de travailler dans de telles conditions. Un cinéma québécois gagnant est un bel investissement pour un gouvernement, car ça fait travailler beaucoup de monde et amène une reconnaissance de notre talent à l'étranger», confiait hier au Journal la productrice de Cinémaginaire.

Elle a salué les récents efforts du gouvernement québécois: «Québec a compris l'importance et augmenté son financement aux productions, mais même si Ottawa reconnaît les problèmes de l'industrie, rien ne bouge encore. Je le répète, cette situation m'inquiète grandement. Je sais comme plusieurs de mes collègues que l'élastique est étiré jusqu'au bout. Un cinéma reconnu à l'étranger a aussi un prix», ajoute Denise Robert, tout en se disant extrêmement privilégiée de pouvoir travailler avec autant de talent québécois à sa portée.


FAIRE DU CINÉMA POUR LE MONDE 

Pour le président de l'Association des propriétaires de salles de cinéma, Jean Colbert, la recette Denise Robert est simple : «Elle fait des films non pas pour les écouter seule dans son salon, mais pour le monde.»

Il estime qu'elle a révolutionné la manière de vendre les films au Québec.

«Elle fait équipe avec les propriétaires de salles de cinéma. Tu as beau être à La Malbaie, à Rouyn, à Montréal, elle va t'accorder la même attention et fera tout pour venir présenter son film dans ta région avec ses acteurs. C'est un exemple à suivre. Une vraie batailleuse qui gagne ses batailles», a expliqué M. Colbert.

Ciné-Québec a été créé il y a cinq ans. Depuis, chaque année, distributeurs et propriétaires de salles de cinéma se réunissent en janvier pour parler de la cuvée des prochains mois du cinéma québécois.

«L'année 2009 fut fameuse avec plus de 18 % de parts de marché. Quand le cinéma québécois va bien, l'industrie va bien. Il faut que les films québécois prennent leur place. C'est la différence pour nous entre une bonne et une mauvaise année», souligne le président, dont l'association regroupe près de 80 propriétaires de salles de cinéma qui offrent 800 écrans.


LA CUVÉE 2010 PROMET 

L'an dernier, le cinéma québécois a triomphé au box-office avec les recettes de plus de 10 M$ du film De père en flic, qui s'est hissé au premier rang et a même battu les plus gros blockbusters américains.

La productrice Denise Robert est derrière cet énorme succès. Hier, elle a voulu partager son prix hommage avec tous les artisans qui l'accompagnent au quotidien, dont son équipe de Cinémaginaire et son associé, Daniel Louis.

«Je suis une fille d'équipe et je sais que tous ces gens-là, les acteurs, les techniciens, les producteurs, les distributeurs, les propriétaires de salles de cinéma et, bien sûr, les cinéphiles, ce sont eux qui me permettent d'exercer mon métier, que j'aime. C'est pourquoi une telle attention me bouleverse», a-t-elle conclu.


Elle sera associée à plusieurs films cette année, dont André Mathieu et Demande à ceux qui restent. Et elle vient de déposer son prochain film avec Denise Filiatrault, la suite de Laura Cadieux, Les girls s'en vont à Paris.

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