Deux frères, un tragique accident

MONTRÉAL - Dans la société d'aujourd'hui, la voiture occupe une place importante, voire essentielle, dans la vie de la majorité des gens. C'est un peu cette fascination qui a mené à l'histoire du film Jo pour Jonathan, qui prendra l'affiche le 18 mars.

«De la bourse au pétrole, jusqu'à l'humain qui se crée une identité par sa voiture, les automobiles prennent beaucoup de place», a fait remarquer le réalisateur et coscénariste du film, Maxime Giroux.

Avec son comparse de longue date Alexandre Lafferrière, il s'est rendu à New York pendant 10 jours pour écrire le scénario.

«On voulait changer d'air et se déconnecter de notre vie d'ici. On a été 24 heures sur 24 ensemble et ça a permis d'écrire rapidement», a-t-il dit.

«Il ne fallait pas perdre de temps parce qu'on devait tourner le film trois mois plus tard», a ajouté Alexandre Lafferrière.

En novembre 2009, la petite équipe a tourné le long métrage en seulement 15 jours. Le budget pour la production était d'une soixantaine de milliers de dollars, montant qui s'est élevé à environ 200 000 $ en postproduction.

Dans Jo pour Jonathan, on suit un jeune de 16 ans, visiblement malheureux, qui prend son grand frère pour modèle. Un tragique accident changera toutefois leur vie.

Dans le rôle de Jonathan, Raphaël Lacaille fait une première percée au cinéma. L'acteur qui fêtera ses 23 ans ce mois-ci a raconté que l'histoire de son personnage lui avait grandement parlé.

«À ma première année à l'école de théâtre, j'ai fait un accident de voiture. Je m'en suis tiré avec quelques petites blessures, sans plus. J'ai montré la photo de mon accident à un ami et une semaine après, jour pour jour, il mourait lui-même dans un accident de char.»

De son personnage, il a particulièrement apprécié le côté replié sur lui-même. «Je ne pouvais pas sortir d'émotion, pas craquer, sauf à un moment.»

Raphaël Lacaille et celui qui incarne son grand frère, Jean-Sébastien Courchesne, sont devenus de très bons amis, et se parlent encore une fois par semaine.

Jo pour Jonathan est évidemment loin d'être une comédie et le film devrait toucher plus d'un spectateur. «Ma copine a vu le film et elle a pleuré à sept occasions, a dit l'acteur. Le fait qu'elle ait réussi à m'oublier en me voyant à l'écran, j'en suis bien fier.»

Avant même sa sortie en salles au Québec, le long métrage connaît une remarquable carrière à l'étranger, ayant déjà été présenté dans une quinzaine de festivals.

Jo pour Jonathan a ainsi remporté des prix dans des festivals à Locarno, à Whistler, en Grèce, au Festival du nouveau cinéma et aux Rendez-vous du cinéma québécois.

Les artisans du film espèrent maintenant qu'il rejoindra les spectateurs québécois autant que ceux de l'étranger. «Ça devrait rejoindre les jeunes, a dit Raphaël Lacaille. J'espère que le film se rendra en région.»