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Dix films qui célèbrent leurs 50 ans cette année
Publié le 5 septembre 2023L'année 1973 marque une étape importante pour la production cinématographique au Québec. Pour la première fois, plus de 25 longs métrages de fiction sont produits dans la Belle Province. Cette année-là, 27 titres sortent en salles. Quatorze de ces films ont été numérisés et restaurés et sont disponible sur les plateformes de Vidéotron et sur l'app Apple TV.
Plusieurs oeuvres issues de ces années fertiles se sont démarquées à l'international, notamment au prestigieux Festival de Cannes. La mort d'un bûcheron, de Gilles Carle, et Il était une fois dans l'Est d'André Brassard y ont été présentés en compétition officielle, alors que Réjeanne Padovani de Denys Arcand et Les dernières fiançailles de Jean Pierre Lefebvre ont été sélectionnés à la Quinzaine des réalisateurs.
La conquête (Jacques Gagné, 1973)
Chacun marié de son côté, une enseignante et un sociologue se rencontrent par hasard à Québec, sur les lieux mêmes de la Conquête de 1759-1760. Aux discussions politiques et intellectuelles succède un bref amour fou. Ils décideront de se donner un hypothétique rendez-vous plutôt que de poursuivre leur passion. Un film méconnu qui met en vedette la Vieille Capitale et dont le scénario est signé par la poétesse et dramaturge Michèle Lalonde.
Les dernières fiançailles (Jean Pierre Lefebvre, 1973)
Deux vieux très dignes qui vivent dans leur maison à la campagne. Deux amoureux très tendres, avec leurs petits gestes quotidiens, leurs souvenirs qui font sourire et qui font mal. Deux vieux amants qui s'amusent ou se réconfortent et qui s'envoleront main dans la main, comme «sur les ailes d'un ange». Un drame plein de poésie et de douceur où les valeurs traditionnelles sont illustrées avec un grand respect.
Il était une fois dans l'Est (André Brassard, 1973)
Germaine Lauzon est l'heureuse gagnante de boîtes de timbres à coller. Elle regroupe chez elle des belles-soeurs, voisines et amies pour l'aider à coller ses timbres dans les livrets. Hosanna réalise son désir fabuleux de se transformer en Cléopâtre pour un concours au cabaret de travestis qu'elle fréquente. Elle ignore qu'on lui a tendu un piège, avec la complicité de Cuirette, pour se venger d'elle et la ridiculiser. Pendant que Hosanna se fait humilier, Germaine Lauzon se fait voler ses timbres, toutes deux trahies par leurs supposées amies. Le récit concert à deux voies, qui réunit plusieurs personnages des oeuvres de Michel Tremblay, se présente comme une évocation noire et forte de l'impasse humaine.
J'ai mon voyage! (Denis Héroux, 1973)
Un homme d'origine française décide de partir de Québec avec sa femme et ses deux enfants et de traverser le Canada jusqu'à Vancouver, où il a accepté un poste. Le voyage donne lieu à de nombreuses rencontres et mésaventures, surtout que le couple ne maîtrise pas l'anglais. Une comédie coproduite avec la France avec Dominique Michel, René Simard et Jean Lefebvre.
Kamouraska (Claude Jutra, 1973)
Au chevet de son deuxième mari mourant, Elisabeth se remémore l'issue tragique de son premier mariage au seigneur de Kamouraska, un homme tourmenté, buveur et coureur. Dès la naissance de son premier enfant, elle se réfugie chez sa mère et y est soignée par Georges Nelson, jeune médecin dont elle s'éprend. Ce dernier assassine le seigneur, mais le crime est découvert et le couple ne s'épouse pas. Par désespoir, Élisabeth se tourne vers Jérôme qui s'éteint maintenant devant elle.
La mort d'un bûcheron (Gilles Carle, 1973)
Marie Chapdelaine quitte son village pour partir à la recherche de son père, un bûcheron disparu plusieurs années auparavant. Arrivée à Montréal, elle y rencontre le patron sans scrupules d'un bar country, un journaliste qui cherche lui aussi à l'exploiter, une voisine engagée qui tente de l'aider ainsi que l'ancienne maîtresse de son père? Ces personnages hétéroclites vont donner à sa quête la forme d'une épopée improbable aux allures de western tragicomique, sur les routes et à travers les bois d'un Québec en plein bouleversement.
Noël et Juliette (Michel Bouchard, 1973)
Noël est un jeune rêveur inadapté qui vit dans un monde peuplé de bébelles et d'animaux. Il empêche Juliette, une jeune femme suicidaire, de mettre un terme à ses jours, l'héberge chez lui et partage avec elle son univers unique. Un film poétique et fantaisiste tourné en noir et blanc.
Réjeanne Padovani (Denys Arcand, 1973)
À la veille de l'inauguration d'une autoroute, un entrepreneur mafieux reçoit des amis, dont le ministre de la Voirie et le maire de la ville. Par ailleurs plane l'ombre de sa femme Réjeanne, revenue en ville après être partie depuis 5 ans. Un film qui montre les liens entre pouvoir, gouvernance et corruption.
Tendresse ordinaire (Jacques Leduc, 1973)
Un homme s'apprête à rentrer chez lui et à retrouver sa jeune femme après avoir travaillé loin de son foyer pendant plusieurs mois. Une chronique fort réussie d'une vie quotidienne qui présente de manière très dépouillée la tendresse ordinaire que se portent les êtres.
Tu brûles... tu brûles... (Jean-Guy Noël, 1973)
Un décrocheur se met en marge de la société et résiste aux pressions de son père pour revenir dans le giron du village. Le film transcende l'anecdote en plongeant dans un univers farfelu et insolite, plein de fantasmes, d'imagination et de gags visuels et sonores. Gabriel Arcand s'impose avec un rôle taciturne où il laisse parler son visage et son violoncelle.