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Falardeau charme les festivaliers

Festival de Toronto

Publié le 13 septembre 2011
© Lawrence Arcouette/Agence QMI - Le cinéaste Philippe Falardeau sur le plateau de tournage de son nouveau film, Monsieur Lazhar.
TORONTO - Après avoir remporté le prix du public et un prix de la critique au Festival de Locarno le mois dernier, le nouveau film du réalisateur Philippe Falardeau, Monsieur Lazhar, a charmé les festivaliers de Toronto, dimanche soir.

La projection avait beau avoir lieu tard en soirée (21h45), la grande salle du complexe Bell Lightbox était remplie presque à pleine capacité pour cette première nord-américaine du nouveau film de Philippe Falardeau. Il faut dire que les festivaliers torontois connaissent déjà bien l'oeuvre du cinéaste québécois ayant présenté aussi ses trois longs métrages précédents au festival.

«Ce qui fait de moi un traître à Montréal !», a lancé à la rigolade le réalisateur de C'est pas moi, je le jure! , Congorama et La moitié gauche du frigo , en allant introduire son nouveau film sur scène.

Adapté de la pièce de théâtre Bachir Lazhar d'Évelyne de la Chenelière (qui joue également dans le film), Monsieur Lazhar raconte l'histoire de Bachir Lazhar (excellent Fellag), un immigrant algérien qui, après avoir appris dans le journal la mort tragique d'une institutrice de 6e année, se rend à l'école en question pour offrir ses services comme professeur.

Débarquant dans cette classe en deuil avec une nouvelle approche et une autre culture, Bachir se liera particulièrement à deux de ses élèves (attachants et craquants Émilien Néron et Sophie Nélisse), qui semblent plus affectés que les autres par le décès de leur ancienne professeure.

TOUCHANT ET LUMINEUX

Avec cet émouvant drame humain et sensible, Philippe Falardeau signe son film le plus abouti et le plus mature à ce jour. Une oeuvre brillante et lumineuse qui aborde avec subtilité et délicatesse des thèmes riches (éducation, immigration, culpabilité, autorité parentale...).

Touchant, enveloppé par une très belle trame sonore composée par Martin Léon, Monsieur Lazhar a tous les atouts pour rejoindre un large public, ce qu'on souhaite du fond du coeur à Falardeau.

UN PROJET DE LONGUE DATE

Lors de la séance de questions réponses qui a suivi la projection de dimanche soir, Philippe Falardeau a expliqué qu'il cherchait depuis longtemps à aborder au cinéma la question de l'immigration:

«À chaque fois que je travaillais une idée, ça menait à quelque chose de trop didactique, a souligné le cinéaste.

«Quand j'ai vu la pièce d'Évelyne (de la Chenelière), j'ai tout de suite aimé ce personnage qui m'apparaissait d'abord comme un homme avant d'être un immigrant. La pièce était un monologue, mais j'ai quand même vu et imaginé l'école et la classe autour de ce personnage.»

Après la projection, le producteur Luc Déry, de la boîte micro_scope (Incendies ), s'est dit emballé de l'accueil réservé au film depuis sa première projection publique au Festival de Locarno, en Suisse :

«Le film a été présenté en première mondiale à Locarno lors d'une projection extérieure sur la très belle Piazza Grande devant 7 000 spectateurs. La réaction a été incroyable et le film a même reçu le prix du public. On peut difficilement demander mieux comme lancement.»

Monsieur Lazhar sera présenté en clôture du Festival du nouveau cinéma, en octobre. Le film prendra l'affiche au Québec le 28 octobre.

Questionné sur ses projets futurs, Falardeau a révélé qu'il planchait actuellement sur deux scénarios de films: Prescott, Etc,. une comédie sur la politique fédérale au Canada et un film «à la Nanni Moretti et Woody Allen» dont le personnage principal serait lui-même ! À suivre...
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