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La cité: un tournage mémorable

Nouveau film de Kim Nguyen

Publié le 30 mars 2010
© Jean Langevin - Kim Nguyen, Pierre Lebeau,Claude Legault et Sabine Karsenti

XIXe siècle, quelque part dans le territoire montagneux de l'Aurès. Un médecin de l'armée, le docteur Max Vincent (Jean-Marc Barr), est traumatisé par les huit années de guerre coloniale et n'a qu'une seule hâte: rentrer en France. Il attend, dans une ville millénaire - la cité de laquelle le film tire son titre - le passage de la caravane. Or, une épidémie de peste l'oblige à revoir ses plans, surtout quand Julien Mandel (Claude Legault), le colonel en charge, fait fermer les portes de la bourgade.

Tourné en Tunisie, notamment dans le décor enchanteur de l'Oasis de Chebika, La cité se veut «une fable, un film inspiré des westerns de Sergio Leone ou par Lawrence d'Arabie» de l'aveu de Kim Nguyen. Le long métrage - originellement nommé La cité des ombres, titre changé pour des questions de copyright déjà détenu - s'inspire de La peste, roman d'Albert Camus. «Commencer la journée par le lever du soleil sur cette cité berbère dans laquelle 20 000 personnes habitaient à l'époque» a été une expérience inoubliable, par seulement pour le réalisateur de Le marais et Truffe, qui souligne que «c'est l'un des plus beaux lieux visités dans ma vie», mais aussi pour toute son équipe; Pierre Lebeau, notamment, «rêve d'y retourner».

Le cinéaste a aussi du composer avec certains désagréments dont le fait que l'équipement a du être transporté à dos de mule, et que les équipements de communication entre les équipes ne fonctionnaient pas, faute d'antennes dans le désert. Et cela a eu d'heureux résultats: «Nous avons eu ainsi la possibilité de tourner en lumière naturelle.»

La métamorphose des acteurs

Claude Legault prête ses traits à Julien Mandel, «recueilli, enfant, par l'armée après le massacre de ses parents». Pour incarner ce colonel français, homme de devoir doté d'une sensibilité extrême, l'acteur a pris des cours de diction, afin d'adopter l'accent. De ce personnage, le comédien explique qu'il a été très «intéressant à jouer. À un moment donné, ces hommes ne savent plus pourquoi ils sont sur le terrain». Et il ne peut d'empêcher d'effectuer le parallèle avec la situation actuelle en Afghanistan. De son côté, pour ce que Pierre Lebeau qualifie de «rôle le plus court de ma carrière», l'acteur parle de son personnage du docteur Greg comme d'un «homme désabusé et alcoolique». Quant à Sabine Karsenti, qui tient le rôle de Malika, elle se voit comme le «pont entre les deux cultures» décrites dans La cité.

Pour l'actrice, l'une des grandes forces du long métrage est la liberté que laisse Kim Nguyen au spectateur. «Tout le monde peut y trouver ce qu'il veut» dit-elle. Ainsi, certains y verront ce que Claude Legault décrit comme «une ode à la paix», d'autres, une métaphore sur la colonisation, et d'autres une exploration de la peur de l'autre ou de l'intolérance.

Rappelons que La cité prend l'affiche le 9 avril prochain et met en vedette Jean-Marc Barr, Claude Legault, Pierre Lebeau et Sabine Karsenti.

 

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