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Le jour se lève, une exclusivité Éléphant ClassiQ

Projection le 12 octobre

Publié le 9 octobre 2014
Éléphant - Une scène du film Le jour se lève, présenté le 12 octobre à 13 h à la salle J.A. De Sève de l'université Concordia
Éléphant ClassiQ, dont c'est la première manifestation, cette année, à l'occasion du Festival du nouveau cinéma, offre aux cinéphiles une chance inouïe: la projection gratuite, le 12 octobre, à 13 h à la salle J.-A. de Sève de l'université Concordia du film Le jour se lève, de Marcel Carné, réalisé en 1939.

Ce grand film avec Jean Gabin et Arletty a fait l'objet d'une restauration 4K sous la supervision de Studio Canal, à Paris, mais surtout c'est une version intégrale. En effet, l'analyse des copies d'époque et des discussions avec des spécialistes et historiens du cinéma ont révélé que plusieurs séquences avaient été coupées et remaniées par la censure de Vichy après sa sortie: une scène avec Arletty nue sous la douche, une autre suggérant que les policiers sont des nervis fascistes. Le générique avait été lui aussi modifié, les noms de Curt Courant et Alexandre Trauner avaient été retirés. Finalement, le film fut purement et simplement censuré et interdit de projection car jugé «trop démoralisant».

Le jour se lève est considéré comme le premier film parlant français à utiliser la narration en flash-back. Mais le public de l'époque resta circonspect devant ce procédé, lors des premières projections tests du film. Carné fut contraint de placer juste avant le générique de son film un panneau explicatif, cet avertissement qui explique les trois retours de la narration dans le passé: «Un homme a tué. Enfermé, assiégé dans une chambre, il évoque les circonstances qui ont fait de lui un homme meurtrier.»

Les scénaristes Jacques Viot et Jacques Prévert ont écrit pour ce film des dialogues exceptionnels de vérité et d'originalité. Quelques exemples:

«Lui, il boit du lait quand les vaches mangent du raisin.»

«Vous avouerez qu'il faut avoir de l'eau dans le gaz et des papillons dans le compteur pour avoir passé trois ans avec un type pareil !»

«T'as peut-être les idées larges mais t'as la tête trop petite.»

Cinéphiles, ce serait un crime de manquer cette projection exceptionnelle que vous offre Éléphant ClassiQ à la première année d'une manifestation qui deviendra annuelle.

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