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Le retour de l'Immaculée Conception, d'André Forcier, présenté le 26 septembre à la Cinémathèque québécoise
Publié le 19 septembre 2022Au cours des derniers mois, Éléphant a travaillé à la restauration du premier long métrage d'André Forcier, Le retour de l'Immaculée Conception (1971), une oeuvre de jeunesse peu connue et jusqu'à tout récemment inaccessible tournée sur plusieurs années avec des comédiens non professionnels. Le film restauré sera présenté à la Cinémathèque québécoise le lundi 26 septembre à 18h30. Une projection à ne pas manquer pour tous les admirateurs de l'oeuvre d'André Forcier!
Si pour la plupart des cinéphiles Bar salon semble le film fondateur du cinéma d'André Forcier, c'est que son premier long métrage, produit dans l'indigence la plus totale, n'a pratiquement pas été vu à sa sortie en 1971, et que peu de gens ont pu le voir depuis, confiné à un quasi-statut de «film de cinémathèque».
C'est donc à la découverte d'un film pratiquement introuvable qu'invite la restauration du Retour de l'Immaculée Conception par Éléphant, un film qualifié de «film-maker's film» par son auteur, puisqu'à l'époque il n'avait à peu près circulé qu'auprès de cinéastes et de gens du milieu du cinéma.
Le contexte de production du Retour de l'Immaculée Conception explique sans doute l'aspect désordonné du film. Le tournage a duré deux ans à coup de tournage toutes les trois semaines, au gré des disponibilités des comédiens, tous non professionnels. Le scénario «écrit en écoutant CJMS» devait être rafistolé au fur et à mesure, si bien que la seule façon de monter le film a été de le faire par saynètes, créant ainsi un récit éclaté. Le film a été terminé quatre ans après les premiers tours de manivelle donnés le 26 décembre 1967, alors que Forcier n'avait que 20 ans.
Film de jeunesse, Le retour de l'Immaculée Conception n'en contient pas moins les germes de beaucoup d'éléments qu'on retrouvera dans le cinéma d'André Forcier, à commencer par des dialogues truculents, dans une langue populaire construite à coup d'expressions imagées et presque surannées. On y trouve également une célébration de la marginalité et de la déviance, du refus de devenir adulte, des rapports amoureux troubles, de l'absurde.
La restauration du film a été réalisée à partir du négatif original 16mm et du son magnétique sur bobine ¼ de pouce.