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Les mauvaises herbes en plein hiver
Publié le 22 février 2015Imaginez un tournage près de Saint-Jovite, en pleine vague de froid. Luc Picard y fait de la motoneige non loin d'une plantation de marijuana. Bienvenue sur le plateau de Les mauvaises herbes, le nouveau film de Louis Bélanger.
Mais ne pensez pas une seconde tenter de vous introduire sur cette plantation... elle est fausse! «Dans un premier temps, nous avons pensé avoir des plants réels, mais, évidemment, ce n'est pas très légal. [Rires] On a alors effectué beaucoup de recherches et on a fait nos plants nous-mêmes. Ils ont été fabriqués à la main - on est très fatigués! - et ils sont faits de différentes matières. Ce sont de faux plants», a indiqué le producteur Luc Vandal mardi après-midi à l'Agence QMI lors de l'ouverture du plateau.
Car Les mauvaises herbes suit «Jacques, le personnage joué par Alexis Martin. Jacques est endetté parce qu'il a des problèmes de jeu. C'est à moi qu'il doit l'argent, je suis l'usurier. Jacques doit donc quitter Montréal parce que, sinon, je vais ou bien le tuer, ou bien lui faire mal physiquement. Il se sauve à la campagne et trouve refuge chez Simon, le personnage de Gilles Renaud qui, en apparence, est un fermier, mais qui cultive de la marijuana. Ils font la rencontre d'une fille qui s'appelle Francesca [Emmanuelle Lussier-Martinez]. Je finis par retrouver Jacques à la campagne et je reviens pour lui casser les jambes», a détaillé Luc Picard.
EN DROITE LIGNÉE DE ROUTE 132
Doté d'un budget de 3,92 millions $, Les mauvaises herbes, dont le tournage a débuté le 2 février et se terminera le 14 mars, est le nouveau bébé du duo composé d'Alexis Martin et de Louis Bélanger. C'est d'ailleurs ce dernier qui en assure, seul, la réalisation. L'idée a germé après le documentaire Louis Martin, journaliste, consacré au père de l'acteur.
«Louis est arrivé avec la prémisse de base du film, avec le contexte et l'univers qu'il voulait développer. Après, on a construit l'histoire ensemble en tenant compte de ses désirs, on a dialogué, etc. Ça devient un jeu de ping-pong, chacun passe ensuite son fer sur l'oeuvre», s'est rappelé Alexis Martin qui, comme pour Route 132 a coécrit le scénario avec son compagnon et lui en a laissé la réalisation.
«Oui, honnêtement ça change [ma manière de jouer d'avoir participé à l'écriture du scénario]. Il y a un souci supplémentaire. L'histoire est là, elle a sa cohérence et je ne peux pas m'empêcher d'être attentif à tout le dialogue. Avec Louis, on modifie [les textes] sur place, on ajuste. Non, je ne suis pas complètement juste un comédien. Des fois, c'est un peu lourd, mais c'est le pari de la chose», a confié l'acteur.
Pour Luc Picard, Les mauvaises herbes a une certaine parenté avec Route 132, film extrêmement humain et rempli d'émotion. «Il y a un vrai courant de tendresse qui passe entre les personnages de Gilles Renaud, d'Emmanuelle Lussier-Martinez et d'Alexis Martin. Il y a une espèce de famille qui se forme.»
«Je connais Alexis depuis longtemps, mais c'est la première fois que je travaille avec Louis. Je n'ai pas un grand rôle, j'ai cinq ou six jours de tournage, mais c'est un beau rôle. Il y a de l'humour... noir ou tout court. C'est bien agréable. Et cela faisait longtemps que j'espérais travailler avec Louis.»
MON PAYS...
Luc Picard a été l'un des comédiens «chanceux» à passer ce mardi matin glacial à tourner en extérieur! «Je faisais une scène dans laquelle j'essaye de m'échapper en motoneige», a-t-il raconté. Il a avoué «pour l'instant, ne pas avoir trop souffert de la température. Mais c'est mon deuxième jour! On est équipé et ça va. En même temps, c'est tellement beau l'hiver!»
Du côté de Luc Vandal - qui n'a pas eu besoin de louer une machine à fabriquer de la neige -, le producteur a connu quelques petits soucis en raison des conditions climatiques. «Soyons francs, oui, nous souffrons du froid. Maintenant, on s'est un peu habitués. Deux fois, la caméra a gelé, mais on avait prévu le coup et on en avait une deuxième. Pire que cela, le Nagra [NDLR: un appareil enregistreur professionnel] a gelé une fois aussi. C'est très particulier.»