Polytechnique à l'affiche à New York

Alors que Incendies est encore présenté dans plusieurs salles à travers les États-Unis, le film précédent de Denis Villeneuve, Polytechnique, a pris l'affiche hier au Museum of Modern Art de New York, après avoir eu droit à une critique élogieuse dans le New York Times.

Le drame du réalisateur québécois, inspiré de la tuerie survenue le 6 décembre 1989 à l'École Polytechnique de Montréal, sera présenté au Museum of Modern Art (MoMA) une fois par jour, jusqu'au 5 juillet.

Polytechnique avait déjà été projeté une fois au MoMA en mars 2010, dans le cadre de l'événement Canadian Front. «Mais c'est la première fois qu'on obtient des critiques dans les journaux new-yorkais», précise la productrice associée du film, Nathalie Brigitte Bustos.

CRITIQUES FAVORABLES

Outre le New York Times, Polytechnique a obtenu des notes de 4/5 dans la revue Time Out et de 3,5/4 dans le Slant Magazine.

Sur le site Internet du MoMA, Denis Villeneuve est présenté comme le réalisateur du «Academy Award-nominated Incendies». Le court texte souligne également que Polytechnique a remporté 10 prix Génie en 2010, dont ceux de meilleur film, meilleur réalisateur et meilleur scénario.

Dans sa critique publiée hier dans les pages du New York Times, le réputé journaliste A.O. Scott décrit Polytechnique comme un film «sombre et méticuleux» qui aborde des thèmes similaires à Incendies (comme celui de la violence).

«Polytechnique démontre la capacité de Villeneuve à exposer la cruauté dans une perspective humaniste, écrit-il. Même s'il s'appuie moins sur des mécaniques dramatiques (que Incendies), Polytechnique insiste de façon aussi claire sur le fait que la décence finit toujours par avoir le dessus sur le barbarisme.»

COMPARÉ À ELEPHANT

Comme plusieurs l'ont fait avant lui, A.O. Scott compare également Polytechnique au Elephant de Gus Van Sant, qui s'inspirait de la fusillade à l'école secondaire Colombine, en 1999.

«Comme Elephant, Polytechnique ne tente pas d'expliquer ou de moraliser sur ce qui est montré à l'écran, souligne le critique. Ces deux films restent plutôt collés aux principes de temps, espace et comportements humains en nous laissant tirer nos propres conclusions.»

Polytechnique a pris l'affiche au Québec en février 2009. Vendu dans une trentaine de pays, ce troisième long métrage de Denis Villeneuve, sorti huit ans après Maelström , a récolté des recettes de 1,6 M$ au box-office québécois. Il a aussi été projeté dans plusieurs festivals, dont la Quinzaine des réalisateurs de Cannes.