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Souterrain: comme un film d'action

Publié le 1 juin 2021
Axia Films - Catherine Trudeau (Catherine) et Joakim Robillard (Maxime)
Ayant grandi à Val-d'Or, Sophie Dupuis a toujours été entourée de gens qui travaillaient dans les mines. Dans Souterrain, son second long métrage, la cinéaste a voulu dépeindre à l'écran la réalité des mineurs en insérant dans son oeuvre des éléments de suspense et de thriller psychologique. «Je voulais que ça devienne comme un film d'action», confie-t-elle en entrevue.
 
Sophie Dupuis (Chien de garde) était encore sur les bancs de l'université quand l'idée de faire un film qui se déroule dans l'univers minier a germé dans sa tête il y a une dizaine d'années. Alors qu'elle était en visite dans son Val-d'Or natal, son père, qui a travaillé dans les mines, l'avait invitée à descendre sous terre.
 
«C'est à ce moment-là que j'ai vraiment compris ce que c'était de descendre dans une mine», explique-t-elle en entrevue au Journal

«Tout le monde à Val-d'Or a des gens de sa famille ou de son entourage qui travaillent dans les mines. Mais personne ne connaît réellement le quotidien d'un mineur. Quand les mineurs racontent des anecdotes, on ne comprend rien parce qu'ils ont leur propre jargon. Au final, il y a vraiment juste les mineurs qui se comprennent entre eux. Je voulais mettre leur réalité en lumière parce que c'est quand même quelque chose qui fait partie de notre culture. Les mines sont la raison d'exister de certaines régions du Québec.»

Sauvetage

Souterrain - qui devait initialement prendre l'affiche en octobre dernier, mais dont la sortie a été repoussée en raison de la seconde vague de la COVID-19 - nous amène dans le quotidien de Maxime (Joakim Robillard), un jeune mineur de Val-d'Or qui a du mal à se remettre d'un accident de voiture dont il est responsable et qui a entraîné des séquelles importantes chez son meilleur ami, Julien (Théodore Pellerin).
Photo courtoisie - Théodore Pellerin
 

Pour écrire son scénario, Sophie Dupuis s'est inspirée en partie de plusieurs histoires qu'elle a entendues au fil des années.
 
«Chaque fois qu'on me racontait des récits de missions de sauvetage dans les mines, j'avais l'impression d'entendre l'histoire d'un film, souligne la réalisatrice. Il y a comme un suspense naturel, et c'est très cinématographique à la base. Avec tout le matériel qu'ils ont sur le dos, les mineurs peuvent avoir l'air d'astronautes qui partent dans leur fusée.»

Sur le plateau de Souterrain, Sophie Dupuis a renoué avec l'acteur Théodore Pellerin, qu'elle avait déjà dirigé dans son premier long métrage, Chien de garde. Elle a aussi confié un des rôles principaux de son film à James Hyndman, qui n'a pourtant pas l'habitude de jouer des personnages d'ouvriers.
Photo courtoisie - James Hyndman et Joakim Robillard dans une scène du film.

«J'étais vraiment content que Sophie ait l'audace de m'offrir ce personnage, parce qu'honnêtement, il n'y a pas grand monde qui pense à moi pour ce genre de rôle», admet le comédien de 59 ans. 

«Je lui ai dit tout de suite que j'avais besoin de faire ça comme du monde et de travailler tous les aspects du personnage, dont l'accent. Je ne voulais que personne à Val-d'Or ait honte de ma performance. C'était important de bien faire les choses parce que c'est un rôle charnière. Si tu n'es pas convaincu par la descente aux enfers de cet homme, le film va en souffrir.»

Tourner sous terre

Pour dépeindre l'univers minier avec le plus de réalisme possible, Sophie Dupuis a fait le pari de tourner Souterrain dans une vraie mine, en Abitibi. Plusieurs vrais mineurs ont collaboré au film à titre de conseillers et même de figurants. 
 
«C'était très complexe parce qu'on a tourné dans des mines en production avec des mineurs qui continuaient à travailler parce qu'ils avaient des objectifs à remplir», explique la réalisatrice. 

«Mais je tenais à le faire dans une vraie mine parce que c'est un décor tellement particulier et unique. Il a fallu expliquer aux mineurs pourquoi on avait besoin d'autant de matériel pour le tournage. On a descendu des grosses cages de matériel dans des camions. Ç'a été beaucoup d'organisation. Mon père, qui travaillait dans les mines, ne croyait pas que ça serait possible. Mais on a réussi, et je pense que ça apporte une touche de réalisme supplémentaire au film.»

Souterrain prend l'affiche vendredi (4 juin) 
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