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La gang des hors-la-loi : inspirer les jeunes à oser
Publié le 26 juillet 2014Des enfants qui font reculer la mairesse d'un petit village? Oui, c'est bien ce qui se produit dans ce 24e long métrage de la série Conte pour tous réalisé par Jean Beaudry.
Comme dans toute la série Conte pour tous - dont fait partie La guerre des tuques sorti en 1984, un incontournable qui génère bien des souvenirs dans toutes les familles -, la parole est donnée aux enfants.
Dans La gang des hors-la-loi, Nicolas (André Kasper), qui a perdu son père il y a deux ans, s'apprête à passer des vacances d'été formidables à jouer au baseball. Il se rend donc, tout guilleret, au terrain de la municipalité... pour s'apercevoir que celui-ci sert désormais de dépotoir.
Pas question pour le garçonnet de subir cette situation sans rien faire. Il demande l'aide de ses amis - dont Tiger (Charles Gillepsie), Shogun (Lambert Legendre), Keiko (Anyjeanne Savaria) - afin de nettoyer le terrain. Parallèlement, Nicolas doit aussi clarifier la relation qu'il entretient avec Jérémie (Guy Thauvette), son grand-père alcoolique que sa mère, Marie-Jeanne (Marie-Jo Thério) tient pour responsable de l'accident en mer qui a coûté la vie à son époux et père de ses deux enfants.
Le petit André Kasper, qui incarne Nicolas, a été choisi au terme d'un processus comprenant plusieurs auditions au cours desquelles il s'est mesuré à une trentaine d'autres enfants. Mais le jeune a immédiatement tapé dans l'oeil de Jean Beaudry.
«André était là à la première audition et j'ai tout de suite senti qu'il avait quelque chose. Nous avons quand même vu d'autres enfants, mais [Rock Demers et moi] sommes revenus à notre impression de départ.»
Filmé dans le décor enchanteur du Nouveau-Brunswick, ce film familial tourne autour du baseball... un sport qu'André a dû apprendre avant le début du tournage. Il a maîtrisé les subtilités de ce jeu d'équipe rapidement, au grand plaisir de Jean Beaudry. Et comme André doit, en guise d'entraînement à l'écran, casser cinq bouteilles de gin de son grand-père, je n'ai pu m'empêcher de demander au jeune acteur s'il y était parvenu. «La première, oui. C'est vraiment moi qui lance la balle. Les autres, non», a-t-il répondu. Et Jean Beaudry de renchérir fièrement: «Je tenais vraiment à ce qu'il y ait un plan où on le voit lancer la balle et où on voit la bouteille se casser. Après, tout le monde peut soupçonner les trucages. Il lance vraiment bien! Il a réussi en trois ou quatre essais.» Mais André a avoué en riant: «Mais non... c'était plus que trois ou quatre.»
Autre défi, celui de jouer avec une corneille... l'oiseau étant l'amie de Nicolas. «Nous avons fait venir un éleveur de corneilles de Toronto», a expliqué Jean Beaudry, qui a beaucoup ri en se remémorant les difficultés à filmer un animal. André, quant à lui, a adoré cette expérience pour le moins inhabituelle. «Elle me mordillait les doigts et c'était vraiment cool de jouer avec!»
Une famille derrière la caméra...
Au total, cette fameuse gang des hors-la-loi comprend 12 jeunes, dont six du Nouveau-Brunswick et six du Québec, qui ont appris à se connaître lors de répétitions avant le début du tournage. «Je ne connaissais personne. Mais nous sommes devenus de bons amis et nous avons passé de super beaux moments», a indiqué André.
Une scène a posé des problèmes à André et non à cause de la charge émotive, mais tout simplement à cause de la météo. «Il faisait beau vraiment tous les jours, sauf un. Je devais aller chercher une balle de baseball dans l'eau, sous un quai. Et l'eau était vraiment froide. Nous avons dû la faire trois fois! J'avais froid... j'étais bleu!»
Cette détermination des enfants sous sa direction a «impressionné» Jean Beaudry, qui a souligné que si le film fonctionne, «c'est parce qu'ils forment vraiment une gang. Il y a eu un phénomène d'émulation et ils voulaient tous faire le film».
Et s'il y a un message que le jeune André souhaite que le public conserve de La gang des hors-la-loi, c'est «la détermination. Ne pas abandonner quand tu as une idée qui vient de ton coeur. Si on veut quelque chose, il faut le faire. Il y a beaucoup de formes de détermination dans le film, mon personnage est déterminé à faire en sorte que son grand-père ne soit plus alcoolique, il est déterminé à garder le bateau [de son père], il est déterminé à garder le terrain de baseball».
Le long métrage est «dédié à ceux qui osent», un aspect important pour Jean Beaudry, qui réalise ici son troisième Conte pour tous. «L'audace et l'accomplissement de ses idées quand on se dit qu'il faut y aller. Il faut oser et il ne faut jamais dire jamais.»