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«La solidarité» comme seule solution

André Forcier - Coteau rouge

Publié le 18 août 2011
© Guy Beaupré / Agence QMI - La distribution de Coteau rouge
MONTRÉAL - Le nouveau long métrage d'André Forcier, Coteau rouge, ouvrait le Festival des films du monde (FFM) de Montréal, le jeudi 18 août. Et, comme il est de tradition, une conférence de presse réunissait les artisans du film.

Après la projection devant une salle comble d'une copie non finale de Coteau rouge, André Forcier, entouré de Linda Pinet, productrice-scénariste, Roy Dupuis, Céline Bonnier, Louise Laparé, Gaston Lepage et Paolo Noël ont répondu aux questions du public.

Coteau rouge, qui prendra l'affiche à travers le Québec le 9 septembre prochain, raconte l'histoire de plusieurs membres de la famille des Blanchard, habitants du quartier du Coteau rouge de la Rive-Sud de Montréal. Honoré (Paolo Noël), le patriarche, est un ancien vidangeur de cadavres, qu'il dissimulait dans le fleuve. L'un de ses fils, Fernand (Gaston Lepage), a réalisé son rêve d'ouvrir une station-service et sa femme, Micheline (Louise Laparé), est «grand-mère porteuse» pour leur fille, Hélène (Céline Bonnier).

Mais cette dernière est en couple avec Éric Miljours (Roy Dupuis), un promoteur immobilier sans scrupules qui rachète les vieilles maisons de ce quartier relativement pauvre pour y construire des condos. Parallèlement, on suit aussi Henri (Mario Saint-Amand), un ancien boxeur dont la femme Estelle (Hélène Reeves) est en train de mourir et leur jeune fils Alexis (Maxime Desjardins-Tremblay).

Tourné «en grande partie» à Longueuil, le film doit son titre - et son histoire - au lieu de résidence du cinéaste. «On n'avait pas tellement de cash pour le tournage», a souligné André Forcier. Il a rappelé que, «dans les années 1940, 1950, l'actuel boulevard Sainte-Foy s'appelait Coteau rouge», nom changé par la suite en raison de la «connotation négative» du quartier.

«J'ai travaillé avec les plus grands acteurs du Québec et je suis choyé. Tous ces gens-là auraient pu exiger des cachets beaucoup plus élevés sur d'autres productions et c'est un privilège pour moi de travailler avec eux», a-t-il ajouté. Car André Forcier a réuni cette brochette de comédiens pour un coût total de production de 1,2 million $!

Si Coteau rouge est une comédie légère et pétillante, aux dialogues finement écrits, le propos n'en est pas moins sérieux. «Dans mon quartier, on a vu de belles maisons ouvrières devenir des condominiums sans âme, a-t-il indiqué. Au lieu d'encourager la réparation de ces habitations, on les rase complètement. Il y a bien des gens qui résistent, mais beaucoup d'autres se font avoir pour des raisons d'argent. C'est une question sociale, car, petit à petit, on va assister à la gentrification de Coteau rouge, comme on a assisté à celle du Plateau Mont-Royal.»

Et André Forcier de souligner: «La véritable solution pour les hommes est la solidarité», un message contenu dans le film.

À CONTRE-EMPLOI

Dans Coteau rouge, Roy Dupuis est transformé en Éric Miljours, promoteur rapace qui n'hésite pas à entourlouper des propriétaires pour qu'ils lui cèdent leurs maisons. «J'accepterais n'importe quel rôle que m'offrirait [André Forcier], a-t-il dit. Oui, le rôle est un contre-emploi, mais c'est le travail d'un acteur que d'interpréter un personnage.»

Et le comédien, qui en est désormais à sa troisième collaboration avec André Forcier, a précisé que le scénario en général devait lui plaire pour qu'il accepte un rôle: «Il faut aussi que je sois en accord avec ce que l'histoire véhicule.»

Le 35e FFM se déroule à Montréal jusqu'au 28 août prochain et toute la programmation se trouve sur le site officiel au www.ffm-montreal.org.
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