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La version restaurée de Un zoo la nuit présentée à la Cinémathèque québécoise le 28 novembre
Publié le 21 novembre 2023C'est avec beaucoup d'enthousiasme qu'Éléphant présentera, le 28 novembre à 18 h à la Cinémathèque québécoise, la version restaurée de Un zoo la nuit (1987), le premier long métrage de Jean-Claude Lauzon.
Chaque décennie de notre cinéma abrite quelques films qui, par leur vision, leur audace ou leurs qualités exceptionnelles, ont marqué les esprits et l'imaginaire collectif. En ce qui a trait aux années 1980, Un zoo la nuit est assurément un de ces films. Avec cette oeuvre, Jean-Claude Lauzon s'est tout de suite imposé comme un cinéaste sachant utiliser des images puissantes pour véhiculer des émotions contrastées, alternant violence et tendresse, urbanité et tradition, le tout dans une facture moderne qui reflétait bien les préoccupations de son époque.
Comme le disait Marcel Jean dans Le Devoir du 27 juin 1987 :
«Fin effet, à une époque où la volonté de créer un cinéma national québécois a fait place à celle d'engendrer un cinéma québécois qui soit d'envergure internationale, nos cinéastes ne semblent avoir d'autres choix que de s'aligner sur le modèle européen ou sur le modèle américain. L'intelligence d'un Jean-Claude Lauzon, à l'intérieur d'un tel contexte, aura été d'hybrider les deux tendances, comme pour mieux illustrer la position singulière de l'homme québécois à travers la situation ponctuelle de son cinéma.»
Un zoo la nuit met en vedette Gilles Maheu et Roger Le Bel, qui livre une performance exceptionnelle dans le rôle du père, rôle qu'il a failli ne pas accepter comme il le mentionnait dans Le Devoir du 20 juin 1987:
«J'ai tout d'abord reçu un téléphone des producteurs Roger Frappier et Pierre Gendron qui avaient un scénario à me faire lire. J'ai lu et relu le scénario d'Un zoo la nuit (...) et quand je me suis présenté au bureau, j'avais décidé de refuser. Je m'en suis expliqué à un inconnu... sans savoir que c'était Jean-Claude. Je lui ai dit que c'était une histoire trop dure. Qu'il y avait trop de sacres et de violence gratuite.
«Alors il s'est expliqué et je me suis rendu compte que j'avais mal interprété certains passages. J'ai compris que la violence n'est pas gratuite dans ce film. Elle est inévitable: Marcel n'a pas le choix. Quant à mes réticences envers mon personnage, Jean-Claude a accepté de bonne grâce de couper des sacres que je trouvais inacceptables.»
Après avoir fait beaucoup de bruit à Cannes, le film a connu un grand succès à sa sortie, autant à l'international que dans les salles obscures du Québec. Près de 225 000 personnes ont vu le film au cinéma lors de sa sortie en 1987. Selon les mots du producteur Roger Frappier: «Le film a été présenté en ouverture de la Quinzaine des réalisateurs dans le Vieux palais, celui-là même où on avait montré Fellini, Godard, Truffaut et les autres. Après la projection, ce fut le délire. Jean-Claude fut retenu sur les marches par des centaines de personnes, pendant une bonne heure, qui l'applaudissaient et parlaient avec lui.»
Suite à cette présentation, le film a été distribué aux États-Unis et a bénéficié d'une sortie importante dans les grandes villes américaines. Il a aussi été vendu dans plusieurs pays d'Europe et d'Amérique du Sud.
Un zoo la nuit est disponible sur le site web d'Éléphant, sur les plateformes de Vidéotron et sur l'app Apple TV.
SYNOPSIS
À sa sortie de prison, où il a passé deux ans, Marcel retrouve, intacts, son loft spacieux et ses synthétiseurs. Après avoir été complètement coupé du monde, il cherche à renouer avec celle qu'il aimait, Julie, qui s'est éloignée de lui, ainsi qu'avec celui qu'il a du mal à aimer, Albert, son père cardiaque et abandonné par sa femme. La vie de Marcel est menacée et il doit se défaire de deux policiers sans scrupules qui veulent récupérer le produit d'une importante vente de drogue. Après quoi, il pourra retrouver son père et lui offrir, en cadeau d'adieu, une dernière partie de chasse, quelque part dans un zoo, la nuit.