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Laurence Leboeuf en cycliste dopée

Le temps des roses

Publié le 4 juin 2013
Photo Jocelyn Malette / Agence QMI - La comédienne, Laurence Leboeuf qui discute avec le réalisateur, Alexis Durand Brault.

MONTRÉAL - Les caméras d'Alexis Durand-Brault sont installées dans le Vieux-Montréal, où le cinéaste tourne Le temps des roses, un long métrage mettant en vedette Laurence Leboeuf, Patrice Robitaille, Denis Bouchard et Josée Deschênes.

Sophie Lorain et Catherine Léger signent le scénario, mais c'est Alexis Durand-Brault (Ma fille, mon ange) qui a eu l'idée de s'intéresser au cyclisme et au dopage en insistant sur l'angle émotif. «Notre histoire tourne autour du prix à payer pour réussir dans la vie. Quels sont les impacts d'un choix sur sa carrière? Le film est d'ailleurs librement inspiré de la vie de Geneviève Jeanson», a précisé le producteur Richard Lalonde lors d'une interview accordée à l'Agence QMI.

«Mais ce n'est pas une biographie. On ne raconte pas ce qui lui est arrivé depuis l'âge de 15 ans. Notre histoire se déroule sur une période de six semaines et on tombe tout de suite dans le vif du sujet», a-t-il tenu à ajouter.

Le vif du sujet? Julie, incarnée par Laurence Leboeuf, a tout pour remporter la prochaine Coupe du monde de cyclisme. Seul problème: elle se dope depuis qu'elle a 14 ans, sur les conseils de son médecin et de son entraîneur, JP, rôle tenu par Patrice Robitaille. Mais, quand elle est dénoncée par son docteur, elle commence à s'interroger sérieusement.

Pour Patrice Robitaille, JP n'est pas un personnage facile à jouer. «Je ne le juge pas, même si je suis conscient que les gestes qu'il pose sont répréhensibles. J'ai l'impression qu'il tombe en amour avec la machine qu'est cette athlète, il vit tout cela par procuration. Il veut qu'elle soit le rêve qu'il a en tête. Il y a quelque chose de Frankenstein là-dedans, il est amoureux d'une machine qu'il veut rendre encore plus performante.»

Si Patrice Robitaille n'a pris modèle sur aucun entraîneur, la base de la réflexion de Le temps des roses provient de Geneviève Jeanson elle-même. «Alexis m'a téléphoné après le reportage d'Alain Gravel sur Geneviève Jeanson en me disant que c'était un sujet de film extraordinaire. Je suis entré en contact avec elle, ce qui a été difficile, nous l'avons ensuite rencontrée aux États-Unis et avons acquis les droits. Nous nous sommes immédiatement mis à l'écriture du scénario, a détaillé Richard Lalonde. Nous avons fait trois journées d'entrevues avec elle, dont nous avons tiré 700 pages de transcription. Il y a vraiment eu un gros travail de recherche.»

Le producteur a fait ses devoirs jusqu'au bout, allant même jusqu'à obtenir la collaboration de l'Amaury Sport Organisation (ASO), organisatrice d'événements sportifs comme le Tour de France, le Paris-Dakar, etc. «On les a convaincus d'être participants dans le film et nous avons obtenu les droits d'aller tourner à la Flèche wallonne, une épreuve mythique que Geneviève avait gagnée en 2000.»

De l'aveu même du producteur, le fait que Le temps des roses parle ouvertement de dopage n'a posé aucun problème à l'ASO, bien au contraire. «Les gens de l'ASO pensent qu'il est beaucoup mieux d'en parler. Dans tous les sports aux prises avec le dopage actuellement, le cyclisme est celui qui est le plus ouvert à la discussion.»

Cette ouverture s'est également traduite par une collaboration étroite avec Geneviève Jeanson, l'ancienne sportive ayant rencontré Laurence Leboeuf avant le début du tournage.

«Elle a été très ouverte et ça a été vraiment le fun d'échanger avec elle. Le film n'est pas un biopic, ce n'est pas sa vie, je ne lui ressemble pas et c'est ce qui a été intéressant [de notre rencontre]. J'ai eu la liberté de discuter avec elle sans avoir à [étudier] la manière dont elle parle ou dont elle se tient. Ensuite, ça a été à moi de développer le personnage. On ne se rend pas compte des sacrifices que font les athlètes pour nous donner un bon spectacle et c'est intéressant de voir ce qui se déroule en arrière-scène», a dit l'actrice de sa préparation à ce rôle extrêmement physique, qui lui a demandé bien des efforts puisqu'elle s'est entraînée pendant des mois pour incarner une cycliste professionnelle de manière crédible.

Pour l'ensemble de l'équipe, Le temps des roses est, d'abord et avant tout, une réflexion sur les sacrifices et les choix qu'on est prêt à faire. C'est aussi une histoire de rédemption, sans morale appuyée au premier degré, comme l'a détaillé Richard Lalonde.

«La morale appartient au public. Il y a une réflexion sur les choix qui s'offrent à nous, sur le prix à payer. Je pense qu'on ne peut pas être plus d'actualité que ça en parlant de choix éthiques et de choix moraux. On est dans une ère d'interrogations sur ces sujets et le film, sans amener de réponse, présente les impacts que peut avoir une décision sur une vie.»

 

Fiche signalétique - Le temps des roses

Budget - 5 M $
Lieux de tournage -  Belgique (pour l'épreuve de la Flèche wallonne), l'Arizona et Montréal.
Durée du tournage -  Du 15 avril à fin juin 2013
Sortie -  Premier semestre 2014

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