Louis-José Houde et Michel Côté à nouveau réunis

MONTRÉAL - Sous un soleil de plomb, Michel Côté, Louis-José Houde et toute l'équipe du film ont défilé sur le tapis rouge, dimanche midi, lors de la première de Le sens de l'humour.

Les deux comédiens, qui s'étaient déjà illustrés dans De père en flic, récidivent avec cette nouvelle comédie, signée encore une fois par Émile Gaudreault. Mais l'histoire nous emmène toutefois complètement ailleurs.

«J'étais dans le Groupe sanguin quand j'étais jeune, a expliqué le scénariste et réalisateur. Je connais la vie de tournée, puisqu'on a fait plus de 1000 "shows" à travers le Québec. J'ai vraiment commencé le scénario avec l'idée de deux humoristes en tournée. À force d'y penser, je trouvais intéressant qu'ils soient kidnappés et qu'ils proposent à leur ravisseur de lui enseigner la comédie. Il y avait un terrain fertile pour une comédie.»

Louis-José Houde et Benoît Brière forment ce duo d'humoristes improbable, Luc et Marco, qui parcourt la province pour présenter leur spectacle assez pitoyable. Chaque soir, ils choisissent une tête de Turc dans la salle qu'ils ridiculisent au grand plaisir des spectateurs. Jusqu'à ce qu'ils tombent sur Roger Gendron (Michel Côté), un cuisinier timide, mais détraqué.

«Mon personnage a finalement beaucoup de points communs avec celui de Louis-José Houde, a raconté Michel Côté. Ils ont, tous les deux, eu des problèmes graves avec leur père. L'un est humoriste du Plateau-Mont-Royal et l'autre est campagnard, frustré et écrasé par un père violent. Mais les deux connectent à un moment donné.»

Son propre rôle

Louis-José Houde a d'ailleurs beaucoup apprécié jouer le rôle d'un humoriste, qui possède une énergie comique très différente de ce qu'il fait habituellement sur scène.

« Ce n'est pas facile de se fondre dans un autre humour que le sien. Les scènes de spectacle dans le film ont été difficiles à tourner parce qu'au niveau du contenu, de la manière de se comporter et de parler, c'est très différent de ce que je fais. C'est même complètement l'inverse. Il fallait que je déconstruise ce que j'ai mis 12 ans à construire, c'était donc un beau défi de jeu. »

Pour Benoît Brière aussi, jouer un humoriste est un rôle de composition. «Humoriste est un métier que j'ai toujours admiré et je l'admire encore plus aujourd'hui, parce que je ne suis pas sûr que je serais capable de le faire. Moi, ça me prend un texte solide pour aller sur scène. Le seul "one-man-show" que j'ai fait dans ma vie, c'est Le boss est mort et je ne dérogeais pas du texte. Le stand-up est quand même assez loin de moi.»

Tous les acteurs du film gardent de très bons souvenirs du tournage, à l'instar de Michel Côté qui a avoué : «Vu mon âge et ma carrière, j'essaie que chaque jour soit un bonheur et j'y arrive. Il faut avoir eu du plaisir à tourner un film. Et si le film est bien reçu, c'est juste le bonus.»