Malgré les mauvaises critiques, le film tente dès ce soir de séduire les Français
Le bonheur de Pierre en grande première en France
Publié le 22 février 2010Le film sera présenté dans une soixantaine de salles. Le producteur fait ici un véritable pied de nez aux critiques qui, l'automne dernier, n'ont pas du tout été tendres envers son film. Il leur avait même répondu sur le Web dans un message de huit minutes et l'acteur principal Pierre Richard avait alors déclaré : «Quand le travail d'une critique est une persécution, je débarque. Vous ne retenez que les mauvaises, ça vous habite pendant des jours et, souvent, ce n'est pas du tout le reflet de ce que pense le public.»
PRIX DU MEILLEUR FILM
Guy Bonnier a eu récemment sa réponse lorsqu'il a remporté le prix du meilleur film dans un festival indépendant de New York. «Les gens nous ont tous dit à quel point ils avaient trouvé ce film charmant. Nous avons eu la même réception dans une dizaine de festivals», affirme Guy Bonnier en entrevue au Journal de Montréal, juste avant son départ pour Paris jeudi dernier.
Donc, oui, il a confiance que Le bonheur de Pierre plaira aux cinéphiles français, même s'il admet que pour plusieurs experts de l'Hexagone, Pierre Richard est vu «comme un has been». «Mais des premières critiques sont sorties, qui sont très encourageantes, nous dit Guy Bonnier. On parle d'un joli conte teinté de poésie.»
PIERRE RICHARD SAURA-T-IL À NOUVEAU SÉDUIRE LES FRANÇAIS?
Mais on pose tout de même la question : «Est-ce que cela suffira à Pierre Richard pour retrouver les faveurs du public français, car son dernier film, Droit dans le mur, en 1997, s'était soldé par un échec retentissant, dit-on, et on ajoute même qu'il avait «mis fin à sa carrière cinématographique».
Or, à 75 ans, Pierre Richard joue un professeur de physique quantique très convaincant au côté de Rémy Girard. On sait qu'il hérite d'une auberge au Canada et qu'il y emmène sa fille? Une arrivée qui dérange beaucoup le maire du village, joué avec brio par Rémy Girard.
D'ailleurs, ce dernier nous parle du bon accueil que le film reçoit dans plusieurs festivals. «J'ai confiance que ça plaira aux Français. Le film avait été jugé très sévèrement ici», se souvient l'acteur avec déception.
Mais pour le producteur Guy Bonnier, Le bonheur de Pierre est important pour lui et il a bien l'intention de se battre sur le marché français et ailleurs pour en faire la preuve.
CINÉMA QUÉBÉCOIS, UNE PERCÉE DIFFICILE
Guy Bonnier admet que la bataille est féroce en coulisse pour notre cinéma québécois qui tente de faire des percées en France.
«Ce n'est pas évident. Ils nous voient comme des envahisseurs sur un marché extrêmement concurrentiel. Donc, ils ne tiennent pas tellement à partager une tarte déjà très petite. Il faut être convaincant et gagner les cinéphiles un à un. Ils ne veulent pas tellement voir arriver d'autres joueurs. Donc, les distributeurs ne nous facilitent pas beaucoup la tâche.
MODESTIE
Ce qui n'empêche pas Guy Bonnier de faire une grande première sur les Champs-Élysées mercredi soir à Paris.
Son arrivée sera modeste dans la capitale parisienne, avec cinq salles, mais Le bonheur de Pierre sera surtout distribué en province.
De plus, Guy Bonnier est toujours en négociations avec des producteurs américains pour une adaptation du film québécois, dont le titre serait Happy Man.
«Dans le deal, j'essaie de faire en sorte que des acteurs québécois jouent aussi dans l'adaptation américaine. J'ai confiance», précise Guy Bonnier, un producteur qui n'a certes pas froid aux yeux.
Le bonheur de Pierre a fait à peu près un demi-million de dollars au box-office au Québec. Son budget était de 6,5 M$ et le film a été réalisé par Robert Ménard.