Plus de 300 films aux Rendez-vous du cinéma québécois

Les Rendez-vous du cinéma québécois, dédiés cette année à la mémoire de Gilles Carle, présentent plus de 300 films et documentaires, dont 77 primeurs québécoises.
Le plus récent long métrage de Léa Pool, La dernière fugue, traitant notamment d'euthanasie, a donné le coup d'envoi de cette 28e édition.

Le dernier film de Robert Morin, Le journal d'un coopérant, viendra clôturer le festival qui s'étalera sur 11 jours, jusqu'au 27 février. Morin présentera un premier long métrage de fiction québécois issu d'une expérience interactive sur le Web.

Ce festival, qui passe en revue les plus récents films d'ici, se décline en 11 catégories, avec les séries «Les Rendez-vous du cinéma Quartier latin», «Vues d'auteur», «Documentaire», «Art et expérimentation» et «Étudiant», entre autres.

Pierre Even, le président des Rendez-vous, avait une programmation riche et variée à présenter aux artistes et artisans qui s'étaient déplacés pour l'annonce de l'édition 2010.

Il a notamment fait état du taux élevé de films documentaires qui seront présentés pour la première fois.

«La raison d'être des Rendez-vous, affirme M. Even, est la rétrospective de notre cinéma québécois qui se porte bien. On note que la notion de primeur est de plus en plus importante», faisant allusion notamment aux sept longs métrages de fictions qui seront présentés, ainsi qu'aux 14 documentaires, un record.

Comme d'habitude, la Cinémathèque québécoise accueillera les cinéphiles dans des «5 à 7», des leçons de cinéma seront offertes et des dizaines d'activités gratuites seront de la programmation.

Pour la première fois, on tiendra une fête extérieure rue Saint-Denis, le samedi 27 février, question entre autres de souligner les 25 ans du film La guerre des tuques.

«C'est un bel événement grand public, a souligné M. Even. On peut venir avec la famille. On espère qu'il y aura une bonne participation avec un peu de neige pour agrémenter le tout.»

Par ailleurs, le réalisateur Français Bruno Dumont, qui a notamment fait L'Humanité et Flandres, sera à Montréal le 26 février pour présenter notamment son dernier film Hadewijch.

Après avoir misé sur la décentralisation, les Rendez-vous reviennent positionner leurs activités au coeur du Quartier latin, en prenant possession de huit salles du secteur, intégrées au Quartier des spectacles.

Le porte-parole du festival, le comédien Emmanuel Bilodeau, a souligné l'importance pour un peuple d'avoir un cinéma fort.

«Petit, s'est rappelé l'artiste, je rêvais faire du cinéma. Je me disais qu'en faisant du cinéma, on est un peu immortel grâce à la cinémathèque. C'est notre mémoire, notre culture, notre âme en tant que peuple. C'est ça qui nous fait évoluer, qui nous maintient en vie, comme société, comme individu. On sait que si on veut un cinéma qui nous ressemble, qui est fait avec amour, ça change tout dans nos vies. On a besoin de voir nos films», a martelé le comédien.

«Mais, avertit-il, rien n'est gagné. Notre cinéma, comme notre culture, est toujours un peu menacé, il faut en prendre soin. Pour ça, je pourrais être être là longtemps comme porte-parole, en espérant que notre cinéma soit toujours en pleine effervescence», a-t-il conclu.

Outre Gilles Carle, le festival soulignera aussi la disparition du cinéaste et polémiste Pierre Falardeau, décédé aussi en 2009.

Le vétéran cinéaste Pierre Dansereau amorcera la série des leçons de cinéma alors qu'il présentera son dernier film, Les porteurs d'espoir.

Les Rendez-vous du cinéma québécois accueillent environ 30 000 personnes en salle et 75 000 pour l'ensemble des activités.

Une dizaine de prix sont décernés dans le cadre de cet événement culturel. Cette année, on aura droit au tout nouveau prix Gilles-Carle, d'une valeur de 5000 $, récompensant la meilleure réalisation d'un premier ou deuxième long métrage de fiction et le Prix TV5, pour la meilleure oeuvre franco-canadienne.