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Projection de La guerre des tuques le 17 décembre à la Cinémathèque québécoise
Publié le 2 décembre 2024Pour terminer l'année en beauté, Éléphant est très fier de présenter sur grand écran la version restaurée de La guerre des tuques (1984), un des films les plus célèbres du cinéma québécois. Produit par Rock Demers et réalisé par André Melançon, le premier des Contes pour tous sera projeté à la Cinémathèque québécoise le mardi 17 décembre à 18h en présence des deux scénaristes du film, Roger Cantin et Danyèle Patenaude, des deux acteurs principaux, Maripierre D'Amour et Cédric Jourde, et du producteur délégué Claude Bonin. La projection vise à souligner les 40 ans de cette oeuvre indémodable.
Dire que La guerre des tuques a marqué le cinéma québécois est un euphémisme. Non seulement le film a connu un beau succès en salle à sa sortie, mais il a voyagé un peu partout dans le monde et a remporté plusieurs prix. Il est aussi remarquable de constater que l'intérêt du public pour le film a perduré au fil des années, au point où il est devenu un véritable classique, de ceux dont on connaît plusieurs répliques par coeur. En 2015, une nouvelle version animée du film a connu un grand succès avec près de 400 000 entrées en salle.
Si le film occupe une place particulière dans le coeur d'autant de gens, c'est entre autres parce qu'il aborde des sujets qui touchent les jeunes avec beaucoup d'authenticité. Il s'agit aussi d'un film peuplé de personnages savoureux imaginés par Roger Cantin et Danyèle Patenaude où les enfants sont dirigés de façon exceptionnelle. À l'instar de nombreux autres critiques lors de la sortie du film, Francine Laurendeau le remarquait dans son article paru le 6 octobre 1984 dans Le Devoir :
«L'action se déploie, bien rythmée, avec vigueur et humour. André Mélançon, qui connaît et aime les enfants depuis plusieurs films, maîtrise mieux que tout autre l'art de les diriger. Il a su camper une réjouissante galerie de portraits incarnés avec justesse et spontanéité par une vingtaine d'enfants judicieusement distribués.»
Comme nous l'expliquait le coscénariste Roger Cantin au cours d'une entrevue accordée il y a quelques années, l'idée du film est venue de son enfance.
«Quand j'étais jeune, parce que j'étais myope, je faisais des forts. Je pouvais pas jouer au hockey, je voyais pas la rondelle. Au baseball je voyais pas la balle, etc. L'hiver, je faisais des forts de plus en plus grands. Il y en a un qui était même aussi grand que la superficie du bungalow de mes parents. C'est parti de là!»
Un changement important de dernière minute a cependant perturbé toute l'équipe et modifié le projet en profondeur juste avant le début du tournage. Parce qu'il manquait de neige dans la région de Terrebonne, où le film devait être tourné au mois de février, l'équipe a dû se déplacer dans une région où il y en avait encore beaucoup, et c'est Charlevoix qui a été retenu. Le petit village de Saint-Urbain se prêtait à un décor plus serein et majestueux, ce qui a contribué à la facture visuelle caractéristique de l'oeuvre.
Les enfants retenus pour le film, qui venaient de la région de Montréal, ont également dû manquer l'école un certain temps pour les besoins du tournage, ce qui n'a pas manqué d'influencer la dynamique entre eux.
Une des particularités de La guerre des tuques est que l'histoire est racontée du point de vue de ses jeunes héros. Le regretté producteur du film, Rock Demers, nous a parlé de la philosophie liée aux Contes pour tous il y a quelques années.
«Je pense que c'est parce que les films sont très vrais par rapport à ce qu'est la nature humaine. Et comme ils sont très vrais, ils durent. (...) Je ne voulais pas que la tension dramatique de chacun des films repose sur le conflit du bien et du mal avec des bons et des méchants. J'ai jamais rencontré nulle part quelqu'un qui soit vraiment bon, ou quelqu'un qui soit vraiment méchant.»
On a aussi souvent souligné que La guerre des tuques mettait de l'avant des personnages féminins forts pour une des premières fois dans notre cinéma, ce qui touche encore beaucoup l'interprète de Lucie, Maripierre D'Amour :
«Je suis très fière d'avoir pu donner vie à un rôle de petite fille aussi forte dans une période où il n'y en avait comme pas en fait, de représentation de petite fille forte. (...) Dans l'histoire du cinéma québécois, je trouve que c'est un film qui a un rôle important à jouer. C'est un film qui marque un changement aussi pour les rôles féminins, avec un des premiers rôles féminins forts. (...) Moi ça me touche particulièrement de voir que de génération en génération, les parents veulent le montrer à leurs enfants parce que ce qu'ils ont vécu en écoutant ce film-là a tellement généré de choses qu'ils veulent le passer.»
Rappelons que 22 Contes pour tous sont disponibles sur notre site web, sur les plateformes de Vidéotron et sur l'app Apple TV.
Ne manquez pas non plus notre dossier spécial sur les Contes pour tous où vous pouvez regarder plusieurs artisans de La guerre des tuques et d'autres Contes pour tous partager leurs expériences et leurs impressions sur ces oeuvres exceptionnelles.