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Projection de la version restaurée de L'infonie inachevée le 16 janvier à la Cinémathèque québécoise

Publié le 10 janvier 2023
Éléphant - Raôul Duguay dans une scène de L'infonie inachevée, présenté le 16 janvier à la Cinémathèque québécoise.
Éléphant est heureux de convier les mélomanes et les cinéphiles à venir voir, en guise de première projection de l'année, la version restaurée de L'infonie inachevée (1974), de Roger Frappier, le premier long métrage québécois tourné en stéréophonie. La projection aura lieu le lundi 16 janvier à 18 h 30 à la Cinémathèque québécoise en présence du cinéaste et producteur, qui sera disponible pour répondre aux questions et donner des précisions sur ce documentaire unique en son genre. 

L'Infonie inachevée ou La stéréophonie retrouvée

Véritable phénomène culturel du début des années 70 au Québec, L'infonie était un collectif d'artistes multidisciplinaires mené par le compositeur et musicien Walter Boudreau ainsi que par le poète et chanteur Raôul Duguay. Les performances du groupe, éclatées et iconoclastes, ont marqué l'imaginaire de cette époque bouillonnante. «À un moment donné entre mars et juillet 1972», Roger Frappier captera quelques performances de l'Infonie, en plus de saisir des moments cruciaux dans l'histoire du groupe et de provoquer la rencontre de quelques poètes (dont Gaston Miron et Michèle Lalonde) autour de la table de Raôul Duguay pour discuter du phénomène infoniaque et de poésie.

À la base de L'infonie inachevée, Frappier souhaitait que le film reproduise la spatialisation sonore des longues plages musicales. Pour y arriver, six preneurs de son captaient six différentes sources de son, ce qui devait permettre de finaliser le film en stéréophonie, et permettre ainsi de restituer pour le spectateur la spatialisation sonore selon le point de vue que l'image nous donne à voir. Couché sur une pellicule 35mm à quatre pistes magnétiques, le film avait donc été finalisé en stéréophonie dans un laboratoire à Los Angeles, puisque les laboratoires de Montréal ne pouvaient le faire. C'était la première fois que ce procédé était utilisé au Québec.

«La version stéréophonique panoramique du film n'a été projetée qu'une seule fois au Cinéma Impérial, à l'intention de l'équipe du film, au retour de Los Angeles. C'était la seule salle à Montréal à pouvoir projeter le type de pellicule sur laquelle le son stéréo avait été appliqué», nous explique Roger Frappier. À sa sortie en salle en 1974 et pour toutes les autres diffusions du film, en salle ou à la télévision, le film ne sera entendu que dans des versions sonores tronquées comparativement à la spatialisation sonore initialement voulue.

«Avec la restauration du film, qui a nécessité une fois de plus l'expertise d'un laboratoire de Los Angeles pour effectuer le repiquage de la copie 35 mm à quatre pistes magnétiques, on retrouve ainsi la stéréophonie d'origine voulue par Roger Frappier. On peut ainsi apprécier l'envergure sonore et l'expérience unique qu'apporte la stéréophonie au film, ce qui est formidable», nous dit Dominique Dugas, directeur d'Éléphant. La projection du 16 janvier à la Cinémathèque québécoise est donc une belle occasion d'apprécier le film à sa juste valeur dans des conditions d'écoute optimales.


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