Projection de la version restaurée de Quelques arpents de neige le 22 octobre à la Cinémathèque québécoise

Publié le 7 octobre 2024 | Éléphant

Éléphant - La version restaurée de Quelques arpents de neige sera présentée le 22 octobre à 18h à la Cinémathèque québécoise. Sur la photo : Daniel Pilon et Christine Olivier.

Pour sa prochaine projection à la Cinémathèque québécoise, Éléphant propose à son public la version restaurée de Quelques arpents de neige (1972), un film historique ambitieux réalisé par Denis Héroux qui nous plonge au coeur des événements de 1837. La projection aura lieu le mardi 22 octobre à 18h.

Après Valérie, L'initiation et L'amour humain, on peut s'étonner que Denis Héroux ait eu envie d'aborder un sujet aussi dramatique que la révolte des patriotes. Mais cet historien de formation désirait aborder ce sujet depuis un certain temps déjà. Dans la revue Cinéma Québec de décembre 1972, au cours d'une entrevue avec Jean-Pierre Tadros, le cinéaste mentionnait :

«Ce sujet, je l'avais en moi depuis dix ans, bien avant Valérie. La période que je décris dans Quelques arpents de neige..., je la connais à fond, je l'ai enseignée. Mais si l'action se passe en 1837, je n'ai pas voulu traiter de la révolution de 1837 en son entier. J'ai voulu un peu, comme le fait Sergio Leone, raconter une histoire, une fable, pour qu'on puisse, à partir de là, retrouver certains aspects de la réalité.»

Si on en croit la bande annonce, Quelques arpents de neige est la première superproduction Panavision couleur du Québec. Le film, qui dépeint une grande histoire d'amour dans le feu de la révolution, disposait néanmoins de moyens limités, comme nous l'a mentionné le cinéaste Denis Héroux quand nous l'avons rencontré au début des années 2010.

«Je ne pouvais pas faire "les troubles de 1837" parce que finalement je n'en avais pas les moyens. (...) Lorsqu'on regarde les budgets dont on parle, on est à des budgets qui coûtent entre 100 000 et 300 000 dollars pour des films comme Les arpents. On avait un incendie où finalement les maisons brûlent. On a attendu au dernier jour pour pouvoir, avec différents caméramans, tourner l'incendie, mais c'est tout ce qu'on pouvait faire. On pouvait pas faire des actions au même moment à l'intérieur de la maison et des choses comme ça.»

À sa sortie, plusieurs critiques ont reproché au film son manque de profondeur dramatique ou ses personnages caricaturaux. Ces personnages sont néanmoins interprétés de grands acteurs de l'époque, autant québécois que français : Daniel Pilon, Jean Duceppe, Christine Olivier, Mylène Demongeot et Frederic De Pasquale.

Et comme pour ses films précédents, Denis Héroux a souhaité avec cette oeuvre contribuer à l'essor commercial du cinéma québécois et le rendre exportable. Dans la même entrevue de Cinéma Québec, il mentionnait :

«Pour satisfaire aux exigences d'un public international, on a misé sur cette imagerie simpliste que l'on se fait du Québec à l'étranger, et c 'est la neige. D'où la volonté que tout soit ramassé dans une semaine, à peu près au moment de décembre, pour qu'il y ait de la neige. C'est ainsi que l'hiver et la neige sont devenus un personnage dans le film; d'où notre idée de la glace, d'où les péripéties qui interviennent jusqu'à la fin. On a vraiment joué sur ce côté-là.

«Il y a aussi le fait que l'on a voulu présenter le drame de façon à ce que tout le monde puisse le comprendre. On ne pouvait donc pas entrer dans toutes les subtilités du gouvernement représentatif, de ce que ça représentait, sinon de faire comprendre simplement qu'il y avait une colonie et une métropole, et que la colonie voulait se séparer de la métropole. Pour bien des gens cela a été une révélation.»

Plus de 50 ans plus tard, il est assurément intéressant de voir avec le recul la perspective qu'offre le film sur le sujet!

SYNOPSIS

Dans le Bas-Canada en 1837, le mécontentement des Canadiens-français est à son comble. Les Patriotes tentent désespérément de secouer le joug de la métropole anglaise. Simon de Bellefeuille et Julie Lambert se retrouvent à l'époque des troubles. Malgré toutes les embûches, ils décident de fuir ensemble. Une grande histoire d'amour dans le feu de la révolution.

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