Retour à toutes les nouvelles
Retour à toutes les nouvelles
Projection de la version restaurée de Screamers le 13 août à la Cinémathèque québécoise
Publié le 29 juillet 2024Dans le cadre du cycle Science-fiction de la Cinémathèque québécoise qui se tient jusqu'au 25 août, Éléphant présentera, le 13 août à 18h, la version restaurée de Screamers (1995), un film de Christian Duguay coproduit avec les États-Unis et tourné en anglais mettant en vedette Peter Weller, Roy Dupuis, Jennifer Rubin et Andy Lauer.
Christian Duguay a été un des premiers réalisateurs québécois à effectuer une percée à Hollywood, se faisant entre autres connaître dans les années 90 avec la télésérie sur les jumelles Dionne Million dollar babies, diffusée sur le réseau CBS, et quelques «Movies of the week» (parmi lesquels les Scanners 2 et 3). Passionné depuis sa jeunesse par le cinéma, il a étudié à l'Université Concordia et y a appris les différents aspects du métier : la réalisation, mais aussi la direction photo, le son et le montage. C'est en allant tourner des documentaires un peu partout dans le monde, caméra à l'épaule, que le cinéaste a appris comment réaliser des productions cinématographiques d'envergure et a trouvé son propre style.
Amateur de mouvements fluides de caméra, il a rapidement développé un grand intérêt pour la Steadicam et est allé suivre un stage à Boston avec l'inventeur de cette caméra, Garrett Brown. Il a ensuite commencé à l'utiliser dans ses productions. Dans cette entrevue qu'il nous a accordée il y a quelques années, il nous a parlé plus en détail de son intérêt pour la Steadicam :
«Pour moi, comme metteur en scène, ce que j'aime c'est que c'est une extension de moi-même. Ce n'est plus technique, c'est vraiment d'être capable d'être au plus près des comédiens, de pas avoir une caméra dans laquelle on sent la présence du cadreur (...) Ça peut me permettre de faire des champs et contrechamps en toute fluidité.»
Christian Duguay a hésité avant d'accepter de tourner Screamers quand des producteurs américains l'ont contacté pour prendre en charge ce projet qui dormait depuis plusieurs années. Après en avoir discuté avec son ami Roy Dupuis, qui joue un rôle important dans le film, Duguay a fini par accepter l'offre.
Inspiré d'une nouvelle de Phillip K Dick , Screamers nous transporte en 2078 sur Sirius-6B, une planète minière ravagée par la guerre et infestée de taupes métalliques meurtrières. Le film a été tourné dans une carrière de sable non loin de Ste-Mélanie, au nord de Joliette, et aussi dans une cimenterie de Laval et au Stade olympique. Il a pu bénéficier d'un budget de 14 millions de dollars. Dans Le Devoir du 18 janvier 1996, Odile Tremblay écrivait à ce sujet :
«Si, pour un regard québécois, quatorze millions de dollars constituaient le film à gros budget de l'année, aux yeux de critères américains, ce n'est rien du tout. Quand le film en question est réalisé à grand renfort de maquillages, de 150 plans d'effets spéciaux, de jeux d'ordinateur et de vingt peintures numériques, les quatorze millions deviennent dérisoires.
«Précisons qu'au départ, Christian Duguay n'avait pas très envie de s'impliquer dans l'aventure Screamers, de crainte de rester étiqueté à vie dans les productions à effets spéciaux. Puis, réflexion faite, adapter Philip K Dick, "ce poète de la science-fiction", l'a tenté. "Ce qui m'a intéressé: l'angoisse, la trame dramatique, l'approche d'un univers qui a connu la révolte, l'exploitation d'une nature hostile, peut-être radioactive, les rapports humains entre individus placés dans une situation extrême où derrière chaque allié se cache peut-être un ennemi sanguinaire. Sans compter que créer un univers, c'est merveilleux... on devient démiurge."»
Screamers a été lancé dans plus de 1500 salles d'Amérique. Au Québec, près de 74 K personnes ont vu le film sur grand écran.
Après Screamers, Duguay a réalisé plusieurs films et séries américaines, dont la superproduction d'espionnage The Assignment, en 1997, avec Donald Sutherland, Ben Kingsley et Aidan Quinn. Il a aussi beaucoup travaillé en Europe au cours des dernières années. Il a réalisé plusieurs films à grand déploiement comme Jappeloup, l'Étoffe d'un champion (2013), Belle et Sébastien : l'aventure continue (2015), Un sac de billes (2017) et Tempête (2022).
SYNOPSIS
En 2078, sur une planète minière colonisée, la guerre fait rage entre une alliance de scientifiques et le Nouveau Bloc Économique qui désire garder le contrôle du précieux minerai. Des machines tueuses de plus en plus sophistiquées, appelées «screamers», sont construites. Certaines d'entre elles sont si proches de l'homme qu'elles sont capables de penser et même d'avoir une personnalité qui leur est propre. Les hommes sont rapidement dépassés par ces monstres qu'ils ont créés, et dont le but originel de leur programmation n'a pas changé: tuer l'homme...