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Projection de la version restaurée des Beaux Souvenirs le 10 septembre à la Cinémathèque québécoise
Publié le 27 août 2024C'est avec beaucoup de plaisir qu'Éléphant présentera, le 10 septembre à 18h à la Cinémathèque québécoise, la version restaurée des Beaux Souvenirs (1981), un film de Francis Mankiewicz. La projection s'inscrit dans le cadre des projections mensuelles Éléphant présente.
Cinéaste québécois né en Chine et ayant étudié le cinéma en Angleterre, Francis Mankiewicz a lancé sa carrière avec force en 1972 avec Le temps d'une chasse, réalisé au sein de l'ONF. Son film le plus connu demeure Les bons débarras (1980), dont le scénario tout en sensibilité est signé par le grand écrivain Réjean Ducharme. Les bons débarras a remporté de nombreux prix et est encore aujourd'hui considéré comme un des meilleurs films québécois de tous les temps.
La collaboration entre Mankiewicz et Ducharme s'est poursuivie l'année suivante sur Les beaux souvenirs, une coproduction entre le privé et l'ONF tournée dans les magnifiques décors de l'île d'Orléans. Même s'il ne manque pas de qualités, ce drame familial mettant en vedette Monique Spaziani, Paul Hébert et Julie Vincent n'a pas connu le succès du précédent, auquel il a d'ailleurs beaucoup été comparé. Certaines critiques se sont montrées plutôt dures envers le film.
Dans son édition du 17 octobre 1981, Le Soleil parle même d'une polémique autour du film sorti la semaine précédente et publie deux critiques, une négative et une positive. Le texte de Louis-Guy Lemieux résume bien les enjeux de l'oeuvre:
«On retrouve dans Les beaux souvenirs l'univers de désespoir et de lucidité de Ducharme, sa sensibilité d'écorché vif, son humour travesti et sa poésie universelle. Et comme dans Les bons débarras, les personnages féminins, adolescentes ou jeunes femmes, tiennent les rôles clefs, possèdent la force, la beauté, la tendresse et forcent l'attachement du spectateur.
Mais ce n'est pas bien sûr cet aspect, finalement secondaire, qui fait la beauté troublante, la force dramatique incomparable du film. Tout vient encore une fois de cette mise en situation de deux personnages qui vivent un amour exclusif et que l'arrivée d'un troisième plonge dans les eaux sulfureuses du triangle infernal. Il faudra finalement que l'intrus ou l'intruse disparaisse d'une façon ou d'une autre, violemment de préférence. Et le couple équivoque (père et fille, cette fois), restera seul, dans une situation sans issue. Et le spectateur, toujours, sort ébranlé, dérouté, ébloui ou choqué, avec dans les yeux et les oreilles, pour longtemps, sinon pour toujours, les rumeurs d'un très fort cinéma tragiquement beau.»
Il y a quelques années, Monique Spaziani, qui incarne Marie dans le film et a été la conjointe du regretté cinéaste décédé en 1993, a rencontré Éléphant et a accepté de nous parler de Francis Mankiewicz et de sa rencontre avec lui : «Pour moi c'est un grand créateur, c'est quelqu'un qui avait une grande intelligence, qui pensait pas comme tout le monde et qui aurait plein de choses à faire encore. (...) On s'est rencontrés de la façon la plus classique qu'il y a pas : sur un plateau de tournage. Ça s'appelait Les beaux souvenirs, c'était un texte de Réjean Ducharme et c'était mon premier long métrage.»
On peut donc dire qu'une belle histoire d'amour est née pendant le tournage des Beaux Souvenirs!
Synopsis
Viviane, une enfant prodigue, cherche à reprendre sa place dans la famille qu'elle a abandonnée, tout comme l'avait fait sa mère. Blessés par l'abandon et l'absence des êtres aimés, son père et sa jeune soeur se sont créé un univers hermétique et trouble sur lequel repose leur sécurité. Viviane, en voulant y trouver une place, verra chanceler son propre équilibre.